Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/58

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me tord la cuisse gauche. Impossible de faire la course avec cela. Je suis forcé de rester en arrière.

Soudain, j’ai la perception confuse qu’un corps, étendu au pied d’un buisson, se soulève, marque un geste. Un coup de feu claque. À la tête, je sens comme un coup de marteau, et je perds connaissance.

Je rouvre les yeux. Que ma tête est lourde, lourde !…

Au-dessus de moi, une large figure blafarde semble me narguer. Je grogne, et puis je reconnais la lune.

L’ébranlement du coup reçu a troublé ma vision.

Autre chose qui me fait frissonner. On a gémi tout près de moi. La première plainte en éveille d’autres. Ici, là, tout près, là-bas, on dirait que, par cent bouches, la terre se lamente.

Je comprends. Des blessés. Sont-ils Français ou Allemands ? Je ne distingue pas.