Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/59

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Et pourtant, je voudrais savoir si ce sont des nôtres… ou des autres.

Je tente de soulever ma tête pour regarder. Je me procure ainsi une douleur intense, un éblouissement qui me fait passer une véritable aurore boréale devant les yeux. Je ne m’entête pas : je ne bougerai plus.

Ah ! qu’est-ce encore que cela ?

Une grande forme se meut, s’avance. La lune coule un rayon curieux entre deux nuages et éclaire la forme, la forme d’une femme.

J’ai le délire. Que ferait une femme, ici, entre les tranchées françaises et les carrières de Saint-Gergues, où sont terrés les Allemands ?

Tiens ! Une branche a craqué sous le pied de l’apparition. Mais alors ce pied n’appartient pas à un fantôme.

De nouveau l’on gémit tout à côté de moi. Le blessé, l’autre, a aussi aperçu la femme.

Elle vient à lui. Elle s’agenouille près du malheureux. Elle parle. Ah ça ! mes oreilles me trompent. Je perçois ces paroles bizarres :