Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/71

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Elle m’ahurit, cette jeune Gredel. Elle me tire en avant. À quelques centaines de mètres commencent les futaies du Schwartzwaldt, la Forêt-Noire, ainsi que disent ceux de France.

Presque à la lisière, une cabane de bûcheron, avec le traîneau-schlitte accroché à la muraille.

Gredel a tout prévu, brave cœur ! Des vêtements nous attendent. Nous serons différents du signalement qu’enverront nos geôliers quand ils s’apercevront de notre évasion.

Comment a-t-elle pu tout préparer ? J’interroge. Elle me coupe net :

— Plus tard ! À présent, il s’agit de faire du chemin.

Et puis c’est la course dans le noir.

Gredel me guide. On dirait qu’elle voit à travers l’obscurité, comme les petits gnomes du Honeck.

Moi, je bute, je trébuche, je suis en nage, quoique la nuit soit froide. Il gèle fort.

Je n’en puis plus quand je m’aperçois que le noir devient gris. C’est l’aube qui s’annonce.