Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/72

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Au pied du mamelon boisé qui nous porte, la vaillante fillette me montre une route.

— La frontière suisse.

Sauvés ! Nous sommes sauvés ! J’en ai les larmes aux yeux.

Baoum !

Un coup de canon résonne dans le silence matinal.

— Ça doit être pour nous, fait paisiblement la petite.

— Pour nous ! Pour signaler notre fuite ! Oh ! sainte Odile, rendez-nous invisibles aux Schwobs.

La fillette ne tourmente pas les saintes de vains discours. Elle m’a pris la main ; elle m’oblige à dévaler la pente vers la frontière, vers le salut.

Quoi ? Un arrêt brusque. Un avertissement, léger comme un souffle :

— Couchez-vous !

— Quoi ?

— Le poste-frontière.

Je vois. En bas, sur la route, un peloton d’uniformes qui vient d’apparaître en