Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/80

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gagé Lacquin, m’apporte un ordre confidentiel, à lire tout de suite.

J’obéis ; mes yeux parcourent ces lignes :

« Vers huit heures, la nuit noire, occuper sans bruit les tranchées de première ligne. À deux heures matin, bonds par section sur ceux d’en face. Surprise possible d’après renseignements. »

— Capitaine, prononce M. Canet, vous ne pouvez évidemment pas me confier le contenu d’un pli confidentiel ; mais sera-t-il utile que j’accompagne la compagnie ?

— La présence d’un ami est toujours utile.

— Compris.

Et s’adressant à la jeune fille :

— Francine, tu regagneras seule la gare. La voiture régimentaire te prendra ici. Tu te rends compte…

Elle l’enlace tendrement et murmure :

— Je me rends compte que le prêtre est le médecin des âmes que Dieu appelle à la liberté éternelle. Il doit être là.

— Il y sera, Francine.

— Oui, frère, il y sera.