Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/212

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parure se composait de lourds anneaux d’argent, rivés aux poignets et aux chevilles, et puis d’odorants colliers de soumarés.

 » Elle était bien jolie, Fatou-Gaye, avec sa haute coiffure sauvage, qui lui donnait un air de divinité Hindoue, parée pour une fête religieuse. Rien de ces faces épatées et lippues de certaines peuplades Africaines qu’on a l’habitude, en France, de considérer comme le modèle générique de la race Noire. Elle avait le type Kassonké très pur : un petit nez droit et fin, avec des narines minces, un peu pincées et très mobiles, une bouche correcte et gracieuse, avec des dents admirables ; et puis, surtout, de grands yeux d’émail bleuâtre, remplis, suivant les moments d’étrangeté grave ou de mystérieuse malice. »


Malinkés et Bambaras. — Les Malinkés et les Bambaras sont des Nègres fétichistes, descendant, d’après le docteur Collomb, de la race Mandinghe, qui aurait pour berceau les bords du Niger. Elle n’a aucun mélange de croisement, et se trouve caractérisée par des lèvres épaisses, un nez très épaté, des cheveux laineux, et un angle facial peu ouvert. On trouve les Malinkés sur les bords du Niger et des affluents supérieurs du Haut-Sénégal, où ils forment la majeure partie de la population.

Les Bambaras sont principalement établis sur la rive droite du Niger. Ils offrent les mêmes caractères anthropologiques que les Malinkés, mais ils sont moins grands, plus trapus ; leur jambe est pourvue d’un mollet plus fortement musclé que celui des autres Noirs. Intelligents, vigoureux et braves, ils sont l’objet de la haine et le but des attaques incessantes des peuples musulmans qui les environnent.

Le Malinké est plus élancé, mais moins robuste et