Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/322

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et femmes, les vices de Sodome et de Gomorrhe dans leur plus complet épanouissement. Les transportés, dans le Pénitencier, pratiquent couramment la pédérastie, et les libérés y ajoutent la Sodomie avec leurs femmes. On n’est généralement pas condamné aux travaux forcés pour des peccadilles, et le sens moral est déjà bien bas quand on arrive au Pénitencier. Qu’on appelle le condamné forçat ou transporté, qu’on l’habille, comme autrefois au bagne, avec un pantalon jaune, un habit rouge et un bonnet vert, ou bien, que, comme à présent au Pénitencier, on le revête d’un costume très propre, en toile blanche, avec un coquet chapeau de paille, on n’a pas changé le fond de sa nature. Par le seul fait de la vie en commun, les mauvais deviennent pires, et gâtent ceux qui ne sont pas encore complètement corrompus. Mettez des fruits gâtés dans un panier de fruits sains, ils gâteront les autres ; a fortiori, quand vous mettrez des fruits pourris avec des fruits déjà gâtés. Les violents, ceux de la redoutable cinquième catégorie, jouent du couteau et finissent par la guillotine. Les veules et les lâches sont hypocrites, pour obtenir les douceurs réservées à la première catégorie. Au fond, ils ne valent pas mieux les uns que les autres. Les crimes et les assassinats sont fréquents chez cette gent perverse. Ils ont appris des Canaques l’usage de certaines solanées vireuses, dont l’emploi est mortel, et qui poussent librement sur tout le territoire de la Colonie.

Amours infâmes. — J’ai dit que la pédérastie battait son plein dans la Transportation, milieu social où elle peut épanouir librement sa redoutable pestilence. J’en ai assez longuement parlé, à propos de la race Annamite, pour ne pas fatiguer de nouveau le lecteur par des détails répugnants. Ce sont des sujets que j’ai dû aborder dans le courant de cette œuvre, mais je crois