Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/346

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verdures, voilà Papeete. C’est dans cette délicieuse petite cité que je devais passer quelques semaines dont le souvenir fait encore palpiter mon cœur. Et cependant, Tahiti n’est plus la Nouvelle-Cythère de Bougainville, le paradis de l’amour.

Caractères anthropologiques de la race Maorie Tahitienne. — La race Maorie Tahitienne est un produit du croisement des trois races, blanche, jaune et noire (la Mélanésienne), les deux premières dominant sensiblement sur la troisième. Son teint tire généralement sur le blanc rougeâtre, et va du chocolat brun clair, la teinte la plus foncée, jusqu’à la teinte chaude, légèrement olivâtre des Espagnols de l’Andalousie. De fait, Lecteur, si vous n’avez jamais vu de Vahiné (femme de Tahiti), rien ne saurait vous en donner une meilleure idée que l’Andalouse au sein bruni d’Alfred de Musset. La teinte presque blanche est l’apanage des familles de Chefs, qui se sont moins mésalliés avec la race Noire venue évidemment d’Australie. En 1767, le navigateur Vallis trouva à Maravai des Chefs presque blancs et à chevelure rousse. En général, dans la race Maorie, le crâne est renflé au niveau des bosses pariétales, et sa forme d’avant en arrière ressemble à celle d’une carène de navire. La chevelure est noire, fine, abondante, parfois bouclée, mais jamais laineuse. Elle ombrage un front bombé et des yeux légèrement obliques et toujours très grands, respirant la fierté chez l’homme, la volupté chez la femme. Des pommettes quelque peu saillantes, un nez quelquefois épaté, une bouche large, avec des lèvres sensuelles, d’un rouge de rubis sombre, des dents magnifiques, un menton peu accusé, couvert chez l’homme d’une légère barbe noire, un cou long, des épaules et une poitrine larges, une taille fine, élancée, des membres bien proportionnés avec des extrémités fines et longues,