Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/92

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dames en tombola, chacune à cent billets d’une piastre. Une heure après les billets étaient tous placés et la tombola tirée. Je ne sais si les heureux gagnants se trouvèrent enchantés de leur bonne fortune.

En dehors du café et du cercle, voire même du baquan et du théâtre Chinois, que restait-il donc, en fait de distractions nocturnes, aux Européens qui n’aimaient ni à boire ni à jouer, ni même à entendre la musique enragée des Chinois ? Aucun, si ce n’est la fumerie d’opium et la prostitution indigène ! À moins d’une force de caractère exceptionnelle, il était bien difficile de ne pas glisser sur la pente dangereuse du vice, dans un pays où le vice vous assiégeait de toutes parts. Dans la journée, l’Européen était assailli à domicile par les belles de jour, et, le soir, s’il avait la force de faire une petite promenade à pied pour gagner un peu de sommeil, toute une nuée de boys lascifs venait tourner impudemment autour de lui, et lui offrir d’immondes faveurs.

Il ne faut donc pas s’étonner si les caractères faibles ne savaient pas conserver leur dignité morale et se laissaient aller à des compromissions honteuses. Je ne me lasserai pas de le répéter : l’Européen n’a pas importé le vice de Sodome en Cochinchine. Ce vice est un produit direct de la civilisation Chinoise, passé dans les mœurs du peuple Annamite, bien avant la conquête Française. C’est le vaincu qui a corrompu l’Européen par son contact, et il a fallu pour cela les circonstances atténuantes du manque presque absolu de l’élément féminin Européen au début de la colonisation.

Causes morales de la Sodomie des Européens. — Voici les réelles causes de la propagation du vice Sodomitique dans la colonie Européenne. En première ligne, absence presque complète de la femme blanche. Obligés de se servir de Congaïs répugnantes et dont la bouche noire, à