Page:Jean Charles Houzeau - La terreur blanche au Texas et mon évasion, 1862.djvu/15

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mouvement des partis avant l’élection présidentielle, l’élection elle-même, la trahison de l’ancienne administration en faveur de la suprématie du Sud, la longanimité du Nord à respecter la liberté dans ses plus affreux écarts et à laisser à des frères rebelles le temps de reconnaître ce qui pouvait n’être qu’une erreur, ce qui réellement était un crime — tout le prélude enfin de cette crise, la plus grande peut-être qu’une démocratie ait eu jamais à traverser. Il assista aux plus beaux comme aux plus terribles spectacles de la vie d’un peuple. Il faillit en être victime.

Le 1er mai 1861, en envoyant à la Revue trimestrielle une correspondance, où il jugeait le « Sonderbund » de l’esclavage, et mettait à nu les causes de cette agression impie, il écrivait à un ami :

« Je ne m’exécute aujourd’hui que sous l’impulsion d’un profond sentiment de devoir. Je vous dois là-bas une appréciation motivée des événements les plus tristes, les plus irréfléchis que puissent provoquer les passions brutales de l’égoïsme. C’est une fièvre, un délire qui conduit à une dilapidation effrayante des forces humaines et des richesses acquises. Une disparition progressive du sens moral, dont j’ai parlé dans ma précédente correspondance, peut seule rendre compte de ce qui se passe autour de moi. Je continue à me maintenir, autant que faire