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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/121

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à notre tour le même traitement, et de la part de Dieu, et de la part des hommes.
En effet, « tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le leur vous-mêmes ». (Mt. 7,12) Cette loi n’a rien de pénible, rien de rebutant. Faites-nous, dit-elle, ce que vous voulez que l’on vous fasse ; la rémunération est égale à l’action. L’Écriture ne dit pas : Ne faites pas ce que vous ne voulez pas que l’on vous fasse ; elle va plus loin. Ce dernier précepte serait l’abstention du mal, le premier est la pratique du bien, et l’autre y est renfermé. L’Écriture ne dit pas non plus : Souhaitez-le aussi aux autres ; mais : « Faites-le-leur ». Et qu’y gagne-t-on ? « C’est la loi et les prophètes ». Vous voulez que Dieu ait pitié de vous ? Ayez pitié des autres. Vous voulez obtenir votre pardon ? Pardonnez donc vous-même. Vous prétendez que l’on ne dise pas de mal de vous ? Ne dites donc de mal de personne. Vous désirez être loué ? Faites l’éloge d’autrui. Vous souhaitez que l’on ne vous enlève pas vos biens ? Ne ravissez donc pas les biens étrangers. Voyez-vous comme Notre-Seigneur nous montre que le bien est une chose naturelle, et que nous n’avons pas besoin de chercher des lois ni des maîtres hors de nous ? Car suivant que nous voulons être traités par notre prochain de telle ou telle manière, nous nous faisons notre loi en conséquence. Si donc vous ne voulez pas qu’il vous fasse quelque chose, et que vous le lui fassiez, ou bien si vous voulez qu’il vous fasse quelque chose, et que vous ne lui fassiez pas, vous prononcez votre propre condamnation, et il ne vous reste plus aucun moyen de vous justifier, en alléguant que vous ne saviez comment agir, que vous ignoriez ce qu’il fallait faire. Aussi, je vous en conjure, gravons en nous cette loi pour notre usage, et en lisant ces paroles si claires à la fois et si concises, devenons tels envers notre prochain, que nous voulons qu’il soit envers nous, afin que nous jouissions de la paix ici-bas, et que nous obtenions les biens futurs, par la grâce et là charité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec lequel gloire, puissance et honneur, au père ainsi qu’au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Traduction de M. Edouard MALVOISIN.