Aller au contenu

Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

HOMÉLIE XVIII.


ET GRÂCES SOIENT RENDUES À DIEU QUI A MIS LE MÊME ZÈLE POUR VOUS DANS LE CŒUR DE TITE. (VIII, 16, JUSQU’À LA FIN DU CHAPITRE)

Analyse.

  • 1. Pour augmenter le zèle des Corinthiens dans l’exercice de l’aumône, l’Apôtre leur fait l’éloge de ceux qu’il envoie recueillir leurs offrandes. – Il commence par louer Tite, auquel il fait surtout un mérite de sa spontanéité à se rendre à Corinthe. – Quel est ce frère qu’il lui adjoint, et dont la réputation dans l’Évangile est répandue dans toutes les Églises ? – Ses titres à la confiance des fidèles.
  • 2. Saint Paul a choisi des hommes à l’abri de tout soupçon, afin d’éviter même les interprétations malveillantes du monde. – Le troisième frère qu’il envoie est plein de zèle aussi, et choisi par les Églises comme le précédent.
  • 3. Ils étaient probablement inconnus aux Corinthiens. – Honorer les envoyés des Églises, c’est honorer les Églises ; et honorer les Églises, c’est honorer Dieu. – Puissance et valeur de l’Église en corps. – Il y a plusieurs circonstances où ministres et simples fidèles ont les mêmes droits. – Nous sommes tous les membres d’un seul corps ; aussi est-ce une chose déplorable que la désunion entre les fidèles. – Dieu a permis que Jéthro donnât un bon avis à Moïse, pour faire voir que Moise était homme, et avait besoin du secours de Dieu pour opérer des miracles. – Moïse n’a pas rougi de suivre le conseil de Jéthro. – Lorsque nous sommes consultés, nous devons mettre de côté tout orgueil, ne considérer que l’intérêt de tous, et admettre les bons avis, même lorsqu’ils viennent des personnes de la plus basse condition.


1. Voici encore l’apôtre qui donné des éloges à Tite. Après avoir parlé de l’aumône, il parle de ceux qui doivent recevoir et emporter leurs offrandes. Cela était dans l’intérêt de la collecte, cela augmentait le zèle de ceux qui y contribuaient. Quand nous avons confiance dans le dispensateur, quand nous ne soupçonnons pas les personnes qui recueillent nos dons, nous y mettons plus de libéralité. Pour obtenir ce résultat, écoutez comme l’apôtre leur recommande les gens qui sont allés les trouver dans ce but, et parmi lesquels Tite est le premier. Il dit : « Et grâces soient rendues à Dieu qui a mis le même zèle pour vous dans le cœur de Tite ». Que veut-il dire par : « Le même zèle ? » Le même que Tite avait pour les habitants de Thessalonique, ou bien encore Paul voulait-il dire aux Corinthiens Un zèle semblable à celui que j’ai moi-même pour vous ? Et remarquez sa sagesse : ayant montré que c’était l’œuvre de Dieu, il le remercie d’être l’auteur de cette grâce, pour les exciter encore par ce moyen. Car si c’est Dieu qui a inspiré Tite et qui l’a envoyé vers vous, c’est donc Dieu qui vous demande par l’organe de Tite. Ne pensez donc pas que ce qui est arrivé soit quelque chose d’humain. Et à quel signe reconnaît-on que c’est Dieu qui a poussé Tite à agir de la sorte ? Le voici : « Car non seulement il a bien accueilli mon exhortation, mais, plus zélé encore lui-même, il est parti de son propre mouvement (17) ». Voyez comme il le représente accomplissant son couvre personnelle, sans avoir besoin d’autrui. Mais comme saint Paul avait dit que c’était une grâce de Dieu, il ne la laisse pas attribuer à Dieu tout entière, afin de leur inspirer encore plus d’affection pour Tite en leur disant que ce dernier s’y est porté de lui-même. Car « plus zélé encore lui-même, il est parti de son propre mouvement » ; il a saisi l’occasion, il s’est élancé sur ce trésor, il a jugé que vous rendre service, c’était agir dans son propre intérêt ; dans son amour extrême pour vous, il n’a pas eu besoin de mes exhortations, et quoique je l’aie exhorté, ce n’est pas cela qui l’a déterminé ; il y a été porté de lui-même et par la grâce de Dieu. « Nous