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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/18

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avec le Père et le Saint-Esprit, appartiennent la gloire, la puissance, l’honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE II.


SI NOUS SOMMES AFFLIGÉS, C’EST POUR VOTRE CONSOLATION ET VOTRE SALUT, QUI S’ACCOMPLIT DANS LA SOUFFRANCE DES MÈNES MAUX QUE NOUS SOUFFRONS. – ET NOUS AVONS UNE FERME ESPÉRANCE À VOTRE SUJET. (CHAP. 1,6, 7, JUSQU’À 11)
Tome X p. 1-185

Analyse.


  • 1 et 2. La souffrance est une épreuve. – Elle enseigne l’humilité.
  • 3. Dieu console.
  • 4. La prière obtient ces divines consolations.
  • 5-7. Les fidèles doivent prier les uns pour les autres, et aussi pour les catéchumènes.


1. L’apôtre vient de proposer un premier motif de consolation, et c’est la ressemblance et l’union avec le Sauveur. Un second motif, c’est que le salut des disciples s’opère par ces souffrances. Ne vous laissez donc pas abattre, dit-il, ne vous troublez point, ne craignez rien, quand vous nous voyez dans l’affliction ; concevez au contraire de grands sentiments de confiance. Sans les tribulations que nous avons endurées, vous auriez été perdus. Comment cela ? Oui, si la mollesse, si la crainte, nous eussent empêché de vous annoncer l’Évangile, et de vous donner la véritable science, c’en était fait de vous. Voyez-vous quelle force et quelle hardiesse de langage ? Pour les consoler, il a recours à des expressions qui devraient, ce semble, porter le trouble dans leurs âmes. Plus la persécution redouble de violence contre nous, plus vous devez avoir d’espérance, parce que l’œuvre s’opère d’autant mieux, et que votre consolation s’en augmente. Quoi de plus consolant en effet que les biens sans nombre dont les enrichit la prédication de l’Évangile ? Ensuite pour ne pas s’attribuer à lui seul toute la gloire, voyez comme il sait la partager avec eux ! Il vient de dire : « Si nous sommes affligés, c’est pour votre consolation et votre salut » ; et il ajoute : « Il s’opère dans la souffrance des mêmes maux que nous souffrons ».
Il s’exprime ensuite plus clairement encore, en disant : « Comme vous partagez nos souffrances, vous partagerez aussi notre consolation ». Tout à l’heure, il se contentait de leur insinuer cette pensée, en disant, « les mêmes souffrances », et en leur appliquant ce mot aussi bien qu’à lui-même. Or voici le – eus de ses paroles : Ce n’est pas nous seulement qui nous occupons de votre salut, mais vous aussi. En, vous prêchant l’Évangile, nous souffrons l’affliction ; et vous qui écoutez nos enseignements, vous souffrez avec nous ; nous souffrons l’affliction pour vous transmettre ce que nous avons reçu, et vous, pour recueillir et conserver ce que l’on vous donne. Peut-il pousser plus loin l’humilité ? Ces chrétiens, qu’il laisse si loin derrière lui, il leur attribue une patience égale à la sienne. « Votre salut s’opère, dit-il, en endurant les mêmes souffrances que nous ». Ce n’est pas seulement votre foi qui vous sauvera, mais la patience avec laquelle vous supportez les mêmes souffrances que nous.
L’athlète excite l’admiration par la vigueur et les belles proportions de son corps, lors même qu’il se tient en repos ; mais s’il déploie