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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/28

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HOMÉLIE III.


CAR NOTRE GLOIRE, C’EST CE TÉMOIGNAGE DE NOTRE CONSCIENCE : QUE NOUS AVONS VÉCU DANS CE MONDE DANS LA SIMPLICITÉ ET LA SINCÉRITÉ DE DIEU, ET NON PAS SELON LA SAGESSE DE LA CHAIR, MAIS SELON LA GRACE DE DIEU. (CHAP. 1,12, JUSQU’À 22)

Analyse.


  • 1-2. Quelle grande consolation naît d’une conscience pure. – Les promesses de Dieu ne trompent point : sa gloire même est intéressée à les réaliser.
  • 3-5. Dieu nous a donné l’Esprit-Saint comme gage de sa fidélité.
  • 6. L’Esprit-Saint fait de nous des rois, des prêtres, des prophètes.
  • 7. Exemple d’Abraham, développé avec une rare éloquence.


1. Voici que l’apôtre nous présente un autre motif de consolation, et ce nouveau motif est bien propre à relever une âme plongée dans le malheur. Comme il avait dit plus haut : « Dieu nous a délivrés », et qu’il avait attribué sa délivrance à la divine miséricorde et aux prières des fidèles ; il était à craindre que les Corinthiens ne se relâchassent de leur ardeur, en Se reposant sur la bonté de Dieu et les prières de leurs frères ; c’est pourquoi il leur montre que Timothée et lui ne sont pas restés oisifs, mais qu’ils ont fait ce qui dépendait d’eux. C’est ce qu’il leur laissait entendre auparavant : « De même », disait-il, « que les souffrances du Christ abondent en nous, de même abonde aussi notre consolation ». Ici il parle encore d’une autre bonne action qui lui est propre. Quelle est-elle ? Partout, dit-il, nous avons conservé notre conscience sans reproche, notre âme pure de toute tromperie ; et c’est là pour nous un puissant motif de consolation et d’encouragement. non seulement nous y puisons des consolations, mais ce qui vaut mieux encore, une véritable gloire. Ainsi leur apprend-il que dans les tribulations ils ne doivent point se laisser abattre, mais plutôt se glorifier, lorsque leur conscience ne leur adresse aucun reproche. Indirectement aussi il attaque les faux apôtres. Il disait dans l’épître précédente : « Le Christ m’a envoyé pour annoncer l’Évangile, non par la sagesse des discours, pour que la croix du Christ ne soit pas rendue vaine » ; et encore : « Pour que votre foi ne vienne point de la sagesse des hommes, mais de la puissance de Dieu ». (1Cor. 1,1.7, et 2, 5) Ici c’est encore la même pensée : « Non pas selon la sagesse. », dit-il, « mais selon la grâce du Christ ». Ces mots : « non pas selon la sagesse », signifient encore non pas selon l’erreur ; et c’est la sagesse profane qu’attaque l’apôtre.
« Notre gloire », dit-il, « c’est le témoignage de notre conscience » : c’est-à-dire, notre conscience ne peut nous condamner : nulle mauvaise action ne la trouble. Tous les maux viennent fondre sur nous ; de toutes parts on nous attaque, on nous dresse des embûches ; mais la pureté de notre conscience suffit pour nous consoler ; et non seulement pour nous consoler, mais pour, nous glorifier. Elle nous rend témoignage, en effet, que cette affliction n’est point le châtiment de nos crimes, que Dieu lui-même nous l’a ménagée pour accroître notre vertu ; notre sagesse, et procurer le salut d’un grand nombre d’âmes. Le premier motif de consolation venait de Dieu ; celui-ci venait d’eux-mêmes et de la sainteté de leur vie. Aussi l’appelle-t-il une gloire, et à juste titre, puisqu’il est l’effet de leur courage. En quoi cette gloire consiste-t-elle donc, et quel est