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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/382

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dans une entière confiance, l’autre, celle de l’Égyptienne, à l’étroit et dans la honte, l’abaissement, le trouble et le découragement ; cependant on pouvait croire qu’elle triomphait ; mais non, ce n’était pas là un triomphe. Pénétrés de ces vérités, préparons-nous à supporter les mauvais traitements, afin d’être affranchis des maux réels, et d’obtenir les biens à venir ; puissions-nous les acquérir tous tant que nous sommes, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et la force, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXIII.


QUE TOUTE PERSONNE SOIT SOUMISE AUX PUISSANCES SUPÉRIEURES. (XIII, 1, JUSQU’À 11)

Analyse.

  • 1. De la soumission aux puissances. – 2. Raisons et avantages de cette soumission.
  • 3. Les princes ne sont à craindre que pour les méchants ; ils sont favorables aux bons. – Services rendus par les puissances. Il faut les honorer, les craindre.
  • 4 et 5. De la charité. – Comment Dieu nous aime ; comment nous devons aimer Dieu.


1. C’est un sujet qu’il développe encore dans d’autres lettres ; comme il veut que les serviteurs soient soumis à leurs maîtres, de même il veut que les sujets obéissent aux princes. Or son but est de montrer que le Christ n’est pas venu renverser les gouvernements établis au milieu des hommes, que ses lois ne vont qu’à les améliorer, qu’à enseigner à ne pas entreprendre des guerres inutiles et sans aucun avantage. Il doit suffire des hostilités qui se font contre nous à cause de la vérité, et nous ne devons pas y ajouter des épreuves inutiles et sans aucun avantage. Or voyez comme la suite des idées l’amène naturellement à ce sujet. Après avoir demandé aux fidèles cette grande sagesse par laquelle ou s’accommode à ses amis, à ses ennemis, par laquelle on entre en communion de sentiments avec ceux qui sont dans la prospérité, avec ceux qui souffrent, par laquelle on est utile aux indigents et à tous les hommes, après avoir planté les germes d’une société angélique, purgé les cœurs en y exterminant la colère et rabattant l’orgueil, ce n’est qu’après avoir, par toutes ces réflexions, adouci les âmes, qu’il commence les exhortations nouvelles sur le sujet d’aujourd’hui. En effet, s’il convient de répondre aux injures par un traitement contraire, à bien plus forte raison convient-il d’obtempérer à nos bienfaiteurs. Mais, pour cette réflexion, l’apôtre ne la place qu’à la fin de son exhortation ; jusque-là il ne propose pas cette vérité, ce qu’il montre c’est le devoir de l’obéissance. Pour montrer que ce devoir s’impose à tous, aux prêtres mêmes et aux moines, et non aux séculiers seulement, il commence par déclarer : « Que toute personne soit soumise aux puissances supérieures » ; apôtre, évangéliste, prophète, qui que ce soit encore, n’importe : en effet, cette soumission n’est en rien opposée à la piété. Et l’apôtre ne se borne pas à dire : obéisse, mais « soit soumise ». La première raison de cette loi, est appropriée à la foi des chrétiens c’est Dieu qui l’a voulu. « Car il n’y a point de