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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/45

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que vos bonnes œuvres doivent effacer ; eh bien ! elles rendront votre beauté plus éclatante. Et nous qui avons tant de fautes à nous reprocher, effaçons-les en faisant usage des remèdes que nous venons d’énumérer, afin que nous puissions nous présenter avec assurance au tribunal du Christ. Cette assurance, daigne notre Dieu nous l’accorder par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soit avec le Père et le Saint-Esprit, gloire, honneur, puissance, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. – Ainsi soit-il.

HOMÉLIE V.


ARRIVÉ DANS LA TROADE POUR Y PRÊCHER L’ÉVANGILE DU CHRIST ; LA PORTE DE CE PAYS M’AYANT ÉTÉ OUVERTE DANS LE SEIGNEUR, MON ESPRIT N’EUT POINT DE REPOS ; PARCE QUE JE N’Y TROUVAI POINT MON FRÈRE TITE. (II, 12, 13, JUSQU’À LA FIN DU CHAPITRE)

Analyse.


  • 1 et 2. Après avoir développé le sens de quelques versets, saint Chrysostome insiste sur les avantages d’une bonne conscience.
  • 3. Le témoignage d’une bonne conscience est la gloire de l’homme.
  • 4 et 5. Il traite ensuite du pardon des injures, et recommande de faire au démon une guerre acharnée.


1. Voilà des paroles indignes, ce semble, du grand apôtre ; l’absence d’un frère lui fait perdre l’occasion de convertir les âmes. On ne voit d’ailleurs aucun lien qui les unisse à ce qui précède. – Voulez-vous donc que je vous montre d’abord que saint Paul n’a riels dit qui fût indigne de lui ? Ou bien voulez-vous que je vous fasse voir l’enchaînement de ses pensées ? Il vaut mieux, je crois, commencer par ce second point ; il servira à nous faire comprendre le premier. Comment donc ces dernières paroles de l’apôtre se rattachent-elles aux précédentes ? Pour le comprendre, reportons-nous à ce qu’il disait au commencement. – Que disait-il donc ? « Je ne veux pas que vous ignoriez les tribulations que nous avons a endurées en Asie, où nous avons été accablés outre mesure et au-dessus de nos forces ». Après avoir montré comment Dieu le délivra de ses maux, et ajouté ce que nous avons lu, il parle d’un nouveau genre d’affliction : il n’a point rencontré Tite dans la Troade. Pour accabler son âme, c’est bien assez sans doute de supporter tant de tribulations. Mais la souffrance n’est-elle pas encore plus vive quand on ne reçoit de consolations de personne, quand personne ne vient aider à supporter le poids du malheur. Or, Tite est ce même disciple dont Paul parle plus bas, disant qu’il est revenu de Corinthe auprès de lui, à qui il donne de si grands éloges, et que dans la première épître, il dit avoir envoyé à Corinthe. C’est donc pour eux encore que saint Paul, a supporté cette affliction, et tel est le sens de ses paroles. Tout cela, vous le voyez, se lie donc très-bien à ce qui précède.
J’essaierai maintenant de vous prouver crue ces paroles ne sont pas indignes de saint Paul. Il ne dit pas en effet que l’absence de Tite ait retardé le salut de ceux qui devaient se convertir ; ni que pour cette raison il ait négligé ceux qui déjà avaient embrassé la foi de l’Évangile, mais simplement que son esprit n’eut point de repos, c’est-à-dire que l’absence de ce