Aller au contenu

Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/464

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Christ lui-même avec confiance, et vous serez jugés dignes du royaume céleste, auquel puissions-nous tous parvenir, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ avec qui gloire, puissance, honneur au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE IV.

ET VOUS, LORSQUE VOUS ÉTIEZ MORTS PAR VOS OFFENSES ET PAR VOS PÉCHÉS, DANS LESQUELS AUTREFOIS VOUS AVEZ MARCHÉ, SELON LA COUTUME DE CE MONDE, SELON LE PRINCE DES PUISSANCES DE L’AIR, DE L’ESPRIT QUI AGIT EFFICACEMENT A CETTE HEURE SUR LES FILS DE LA DÉFIANCE, PARMI LESQUELS NOUS TOUS AUSSI NOUS AVONS VÉCU, SELON NOS DÉSIRS CHARNELS, FAISANT LA VOLONTÉ DE LA CHAIR ET DE NOS PENSÉES ; ET NOUS ÉTIONS PAR NATURE ENFANTS DE COLÈRE COMME TOUS LES AUTRES. (II, 1-3 JUSQU’À 10)

Analyse.

  • 1. La foi et les œuvres.
  • 2. Degrés dans les châtiments de l’autre vie.
  • 3. Que l’idée de la bonté divine ne doit pas rassurer les pécheurs.
  • 4. Que toute consolation sera bannie de l’enfer.

1. Il y a une mort corporelle : il y a aussi une mort de l’âme. La première ne nous met point en faute, ni en danger : car elle est le fait de la nature, non de la volonté. Elle résulte de la transgression du premier homme : après quoi elle a passé dans notre nature. D’ailleurs elle ne doit avoir qu’une courte durée. Quant à la mort spirituelle qui procède de la volonté, elle nous est imputable et n’aura point de fin. Considérez donc comment Paul qui a déjà établi cette vérité sublime, que ressusciter les morts est une moins grande tâche que de guérir la mort de l’âme, comment Paul, dis-je, y revient ici, comme sur une grande chose : « Et vous, lorsque vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels autrefois vous avez marché selon la coutume de ce monde, selon le prince des puissances de l’air, de l’Esprit qui agit efficacement à cette heure sur les fils de la défiance ». Voyez-vous la douceur de Paul, et comment partout il console son auditeur, et évite de l’accabler ? Après avoir dit : Vous êtes arrivé au dernier degré de perversité (car c’est ce que veut dire « Être morts ») : craignant de les trop accabler (car les hommes éprouvent de la honte à voir étaler leurs anciennes fautes, même effacées et sans danger désormais), il leur attribue un complice, afin que tout ne parût pas être leur ouvrage, et un puissant complice. Lequel donc ? le diable. Il se comporte de même encore dans l’épître aux Corinthiens. (1Co. 6,9 et suiv) Car après avoir dit : « Ne vous laissez pas égarer : ni fornicateurs ni idolâtres », (et le reste), n’entreront dans le royaume des cieux, il ajoute : C’est environ ce que vous étiez. Il ne dit pas seulement : « Vous étiez », mais : « Vous étiez environ », c’est-à-dire, à peu près[1].

  1. Ce texte est généralement interprété d’une manière un peu différente.