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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/510

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vous preniez place parmi les indifférents ; ou plutôt il vaut mieux, et que ceux-ci se corrigent, et que vous vous corrigiez vous-mêmes je ne parle point pour ceux qui sont ici, mais pour les transfuges. C’est un véritable adultère. Si vous ne souffrez pas que je parle ainsi de ces hommes, ne souffrez pas non plus qu’on parle ainsi de moi. L’illégalité est d’un côté ou de l’autre. Si vous pensez qu’elle est du nôtre, nous sommes prêts à céder le pouvoir à qui vous voudrez, pourvu que l’unité de l’Église soit assurée. Si nous avons été légitimement institués, persuadez de quitter leurs sièges à ceux qui les ont occupés contrairement à la loi. Je parle ainsi, non pour imposer un commandement, mais pour vous prémunir par de bons avis. Chacun de vous a l’âge de raison, et sera jugé sur ses œuvres. Ne pensez pas qu’il vous suffise de rejeter sur nous le fardeau pour être déchargés vous-mêmes de toute responsabilité : ce serait vous tromper cruellement. Sans doute nous avons à rendre compte pour vos âmes, mais tout autant que nous aurons négligé d’avertir, de supplier, de protester. Ce devoir accompli, souffrez que je le dise ; moi aussi : « Je suis pur du sang de tous, Dieu sauvera mon âme ». (Act. 20,26 et 2Ti. 4,18) Dites ce que vous voudrez, dites le vrai motif pour lequel vous rompez avec nous, et je vous répondrai. Mais vous ne le direz pas. Vous donc qui êtes fidèles, je vous en conjure, faites tous vos efforts désormais et pour vous affermir vous-mêmes, et pour ramener les transfuges, afin que, réunis et unanimes, nous rendions grâces à Dieu, à qui gloire dans les siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XII.


JE VOUS DIS DONC ET JE VOUS CONJURE PAR LE SEIGNEUR, DE NE PLUS MARCHER COMME LES GENTILS QUI MARCHENT DANS LA VANITÉ DE LEURS PENSÉES, QUI ONT L’INTELLIGENCE OBSCURCIE DE TÉNÈBRES. (IV, 17)

Analyse.

  • 1 et 2. Vanité des vanités : ce qu’il faut entendre par là.
  • 3. Vanité du paganisme et de la philosophie païenne. – Superstitions ridicules des païens.

1. Le maître, pour instruire pleinement ses disciples et les mettre dans la bonne voie, ne doit pas se borner à des conseils et à des leçons : il faut encore qu’il effraie ses auditeurs, qu’il les cite devant Dieu. Quand les paroles humaines sont insuffisantes, comme venant de simples compagnons d’esclavage, à toucher les âmes, il faut alors faire intervenir le Seigneur. Ainsi fait Paul. Il a parlé précédemment de l’humilité, de l’unité, du devoir d’éviter les discordes mutuelles. Écoutez comment il parle maintenant : « Je vous dis donc et vous conjure par le Seigneur, de ne plus marcher comme les gentils ». Il ne dit pas : De ne plus marcher comme vous marchez : le reproche serait trop dur ; il dit la même chose, en se servant d’un exemple étranger. C’est ce qu’il fait encore dans ce passage de son épître aux Thessaloniciens, où il dit : « Et non dans la passion de la convoitise, comme les autres nations ». (1Th. 4,5) Votre religion vous distingue des gentils : mais