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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/619

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« Dieu par le moyen de la foi », il ne s’en tient pas là, il s’efforce à trouver quelque choie de plus, une parole qui exprime plus clairement notre étroite union avec Jésus-Christ. Il a dit « Vous avez été revêtus de Jésus-Christ » ; cela ne lui suffit pas, il développe encore sa pensée, il resserre encore plus cette intime communion du chrétien avec Jésus-Christ, et dit « Vous n’êtes tous qu’un en Jésus ». C’est-à-dire, vous n’êtes qu’une seule forme, qu’un seul type en Jésus-Christ. Quoi de plus imposant qu’une telle parole ? Le gentil et le Juif, et celui qui naguère encore était esclave, se trouvent posséder la même forme, non pas que celle de l’ange ou celle de l’archange, mais que celle du Maître du monde, et portent en eux Jésus-Christ. « Que si vous êtes à Jésus-Christ, vous êtes donc la race d’Abraham, et les héritiers selon la promesse (39) ». Voyez-vous comme il fait ressortir maintenant ce qu’il disait d’abord au sujet de la race d’Abraham, que les bénédictions de Dieu lui avaient été données à lui, ainsi qu’à sa race ?

CHAPITRE IV. JE DIS DE PLUS : TANT QUE L’HÉRITIER EST ENCORE ENFANT, IL N’EST POINT DIFFÉRENT D’UN SERVITEUR, QUOIQU’IL SOIT LE MAÎTRE DE TOUT ; MAIS IL EST SOUS LA PUISSANCE DES TUTEURS ET DES CURATEURS, JUSQU’AU TEMPS MARQUÉ PAR SON PÈRE. AINSI, LORSQUE NOUS ÉTIONS ENCORE ENFANTS, NOUS ÉTIONS ENCORE ASSUJETTIS AUX ÉLÉMENTS DE CE MONDE. (1-3)

Analyse.

  • 1. Juifs en tutelle sous la loi, libres par la foi. – Galates entraînés dans le judaïsme.
  • 2. Leur première affection pour Paul. – Douceur de l’apôtre.
  • 3 et 4. Sa tendresse pour ses disciples. – Agar et Sara, figures des deux alliances.


1. L’enfant dont il est question ici n’est pas tel par son âge, mais par ses goûts. Paul nous fait comprendre aussi que Dieu voulait dès le début nous accorder les biens dont il nous a gratifiés plus tard ; mais comme nous étions encore trop enfants, il nous a laissés sous la dépendance des éléments de ce monde, c’est-à-dire qu’il nous a fait observer les néoménies[1] et le sabbat. Or, la succession de ces jours-là est subordonnée au cours de la lune et du soleil. Si donc on vous ramène à la loi, c’est absolument comme si une fois arrivés à l’âge d’homme on vous faisait revenir à l’enfance. Voyez-vous où conduit l’observation des jours marqués par la loi ? Elle fait du Seigneur, du maître, du roi de toutes choses un simple serviteur. « Mais lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils formé d’une femme et assujetti à la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi, et pour que nous pussions réclamer notre adoption (4,5) ». Paul indique ici deux causes et deux résultats de l’incarnation : elle nous a délivrés des maux, elle nous a procuré des biens, entreprise que nul, excepté Jésus, ne pouvait faire réussir. Quels sont donc ces biens qu’elle nous a procurés ? Elle nous a sauvés de la malédiction de la loi, et nous a rendus enfants adoptifs. « Pour racheter », dit-il, « ceux qui étaient sous la loi, et pour que nous pussions

  1. Renouvellement de chaque mois.