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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 7, 1865.djvu/167

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c’est pour vous un sujet de récompense. Car vous le souffrez pour Dieu et pour avoir obéi à sa loi. Qu’y a-t-il de plus glorieux que cette souffrance et où trouvera-t-on une couronne qui l’égale ? Qui me rendra assez heureux que d’être méprisé pour Dieu, plutôt que d’être honoré de tous les rois de la terre ? Je ne vois rien de si illustre, ni de si glorieux que ce mépris.
Suivons donc cet esprit, puisque Dieu nous l’ordonne et regardons comme un néant toute la gloire des hommes. Aspirons à cette haute sagesse et réglons par elle toute la suite de notre vie. Ce sera ainsi que nous jouirons par avance des biens du ciel et de la gloire qui nous est promise en vivant dès ici-bas comme des anges qui conversent avec les hommes et en nous tenant au-dessus de tous les désirs terrestres, de tout le trouble des passions, comme ces puissances célestes et spirituelles, et que nous recevrons ensuite ces biens ineffables de l’autre vie, que je vous souhaite à tous, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient toute gloire, tout empire et toute adoration avec son Père éternel et saint principe, et avec le Saint-Esprit, la source et le principe de toute bonté, maintenant et à jamais, et dans tous les siècles des siècles, Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XIX


« PRENEZ BIEN GARDE DE NE FAIRE PAS VOS AUMÔNES DEVANT LES HOMMES POUR EN ÊTRE REGARDÉS. » (CHAP. 6,1, JUSQU’AU VERSET 16)

ANALYSE.

  • 1. Que la vaine gloire assaillit même les bons. – Définition de la vraie aumône.
  • 2. Dommage que porte l’ostentation.
  • 3. C’est de l’élan de l’âme et non de la multiplicité des paroles que la prière a besoin.
  • 4. A qui prie la persévérance est nécessaire. – Ils sont tous également nobles ceux qui peuvent appeler Dieu leur père.
  • 5. La vertu ne dépend pas seulement de notre volonté mais aussi de la grâce d’En Haut.
  • 6. Il nous sera pardonné dans la mesure que nous aurons pardonné nous-mêmes.
  • 7. Soyons les fils de Dieu, non seulement par la grâce mais encore par les œuvres. – Dieu nous aime plus qu’un père et une mère.
  • 8. et 9. Que sous nous devons tenir très heureux de pouvoir obtenir le pardon de nos péchés, en pardonnant à ceux qui nous ont offensés.


1. Jésus-Christ attaque ici la passion de toutes la plus violente, cet amour furieux de la vaine gloire, qui tourmente ceux qui sont délivrés des autres vices. Il n’en a rien dit d’abord, parce que cela était superflu avant que de nous avoir montré nos devoirs et la manière de nous en bien acquitter. Mais après nous avoir inspiré l’amour de la plus haute vertu, il a soin de combattre cette passion qui l’attaque d’ordinaire et qui en est l’ennemie la plus mortelle. Car cette maladie ne naît pas tout d’abord et comme au hasard dans nos âmes, mais seulement après que nous avons fait beaucoup d’œuvres saintes. C’est donc avec grande raison que Jésus-Christ établit premièrement et plante en quelque sorte dans le cœur les racines de la vertu la plus-pure et qu’il entreprend ensuite de la défendre de cette vapeur contagieuse, qui en corrompt les fruits les plus excellents.
Il commence par l’aumône, par la prière et par le jeûne, parce que c’est dans ces exercices