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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 7, 1865.djvu/326

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autres recommencent, et trouvant l’âme déjà blessée, lui font encore de nouvelles plaies.
Que si vous passez des avares aux personnes colères et insolentes, où trouverez-vous un supplice aussi grand que le leur ? Combien se blessent eux-mêmes en blessant les autres, et combien est ardente cette fournaise qu’ils allument sans cesse dans leur cœur, dont la flamme secrète et intérieure ne s’éteint jamais ?
Qu’y a-t-il encore de plus misérable que ceux qui sont possédés d’une passion brutale et honteuse ? ils vivent comme Cala, toujours dans l’agitation, toujours dans la crainte ; et ils sont plus touchés de la mort des personnes qu’ils aiment criminellement, qu’ils ne le sont de celles de leurs plus proches.
Qu’y a-t-il aussi de plus inquiet et de plus furieux que l’orgueilleux ? Venez donc, venez tous à moi, dit Jésus-Christ : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. » Car la douceur qui est humble est la mère de tous les biens. Ne craignez donc point ce joug, ne fuyez point ce fardeau, qui vous décharge de ces autres infiniment plus pesants. Soumettez-vous à ce joug de tout votre cœur, et vous reconnaîtrez combien il est doux. Il ne vous accablera point. Il vous sera un ornement plutôt qu’une charge. Il vous conduira dans la voie droite et royale sans tomber dans les précipices, à droite et à gauche, et il vous fera marcher avec plaisir et avec liberté dans le sentier de Jésus-Christ.
Puis donc que ce joug est si doux, qu’il nous met dans une si grande assurance, et qu’il nous remplit d’une joie ineffable, embrassons-le de tout notre cœur, et portons-le avec ardeur et avec zèle, afin que nous trouvions ici le repos de nos âmes, et dans le ciel les biens éternels, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ à qui est la gloire et l’empire maintenant et toujours, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXXIX


« ALORS JÉSUS DIT CES PAROLES : JE VOUS RENDS GLOIRE, MON PÈRE, SEIGNEUR DU CIEL ET DE LA TERRE, DE CE QUE VOUS AVEZ CACHÉ CES CHOSES AUX SAGES ET AUX PRUDENTS, ET QUE VOUS LES AVEZ RÉVÉLÉS AUX SIMPLES ET AUX PETITS. OUI, MON PÈRE, PARCE QU’IL VOUS A PLU AINSI. » (CHAP. XI. 25,26, JUSQU’A LA FIN DU CHAPITRE)

ANALYSE.

  • 1. Comment Jésus-Christ se dispense d’observer le sabbat.
  • 2. Comment il se justifie de la violation du sabbat que lui reprochaient les Juifs.
  • 3. Utilité du sabbat. – le sabbat sous le règne de la Loi Ancienne et de la Loi Nouvelle.
  • 4. Que nos efforts personnels doivent concourir avec la grâce divine. – Que les préceptes évangéliques sont faciles à pratiquer.


1. Saint Luc dit que ceci arriva le jour du sabbat appelé « le second premier. » Que veut dire ce mot, sinon qu’il y avait alors une double solennité : l’une du sabbat du Seigneur, et l’autre de quelque fête qui y survenait encore ? Car les Juifs appelaient ces fêtes également du nom de sabbat. Mais d’où vient que celui qui prévoyait tout, conduisait ses disciples par cet endroit, sinon pour montrer qu’il ne voulait point alors observer le sabbat ? Il ne le voulait pas garder alors pour de grandes raisons, Car on voit partout qu’il ne