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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 7, 1865.djvu/331

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vous persuader de donner seulement une partie de, vos biens aux pauvres, et les autres renoncent à tout ce qu’ils possèdent. Nous travaillons beaucoup pour obtenir de vous que vous, viviez chastement dans le mariage, et les autres n’en ont pas même voulu user. Nous avons peine à gagner, sur vous que vous ne soyez plus envieux, et la charité des autres sacrifie pour leurs frères leur propre vie. Nous vous conjurons, beaucoup de pardonner aisément les injures qu’on vous fait et de ne vous point laisser emporter à la colère contre ceux qui vous offensent, et les autres, lorsqu’on leur a donné un soufflet, tendent l’autre joue.
Que dirons-nous donc à Dieu un jour ? que lui répondrons-nous, pour nous excuser de n’avoir pas fait ce qu’il nous ordonne, lorsque tant d’autres vont même au-delà, par l’ardeur et le zèle de leur piété ? Ces personnes auraient-elles été si ferventes dans les œuvres saintes, si elles ne les avaient trouvées faciles ? Car je vous demande lequel des deux sèche de déplaisir, ou celui qui se fâche du bien de ses frères, ou celui qui s’en réjouit comme du sien propre ? Lequel des deux est toujours dans la crainte, ou celui qui est pur et chaste, ou celui qui est impudique et adultère ? lequel des deux est toujours dans la joie, ou celui qui ravit le bien d’autrui, ou celui qui donne le sien aux pauvres ?
Pensons à ceci, mes frères, et ne témoignons plus à l’avenir de tant de mollesse dans les exercices de la piété. Courons avec vigueur dans cette carrière sainte. Souffrons un travail léger pour recevoir enfin cette couronne immortelle que je vous souhaite, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


HOMÉLIE XL


« JÉSUS ÉTANT PARTI DE LA, VINT EN LEUR SYNAGOGUE. ET COMME IL S’Y TROUVA UN HOMME QUI AVAIT LA MAIN DESSÉCHÉE, ILS LUI DEMANDÈRENT S’IL ÉTAIT PERMIS DE GUÉRIR LE JOUR DU SABBAT, POUR AVOIR UN SUJET DE L’ACCUSER. » (CHAP. 12,9,10, JUSQU’AU VERSET 25)

ANALYSE.

  • 1. Guérison de la main sèche.
  • 2-3. Que l’envie est un très grand mal.
  • 4 et 5. Des remèdes propres à guérir l’envie. – Combien les honneurs sont funestes à ceux qui n’y prennent pas garde. – Qu’on devrait plutôt avoir de la compassion que de l’envie pour ceux qui sont dans les charges de l’Église. – Que leur réputation même est capable de les perdre.


1. Jésus-Christ guérit encore ici cet homme le jour du sabbat pour justifier davantage ses apôtres. Les antres Évangélistes remarquent que Jésus-Christ ayant mis cet homme au milieu des Juifs, leur demanda s’il était permis de faire du bien au jour du sabbat. N’admirez-vous point, mes frères, la bonté et la tendresse du Sauveur ? Il met cet homme au milieu d’eux, afin de les toucher par la seule vue de sa misère, et que la compassion prenant la place de la malignité et de l’envie, ils rougissent de perdre la douceur naturelle à l’homme pour agir avec une brutalité barbare et inhumaine. Mais ces cœurs de pierre, que rien ne peut amollir et qui semblent avoir déclaré la guerre à l’humanité, trouvent bien