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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 7, 1865.djvu/557

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HOMÉLIE LXX.


« ALORS LES PHARISIENS S’ÉTANT RETIRÉS, FIRENT DESSEIN ENTRE EUX DE LE SURPRENDRE DANS SES PAROLES ». (CHAP. 22,15, JUSQU’AU VERSET 34)

ANALYSE.

  • 1. Nouvelle question très captieuse que les pharisiens adressent à Notre-Seigneur, dans l’espoir de le compromettre envers le pouvoir politique.
  • 2. Jésus les déjoue par la fameuse réponse : Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. – Jésus réfute une objection des saducéens contre la résurrection.
  • 3.5. Que les chrétiens doivent toujours s’occuper l’esprit des biens du ciel et les désirer. – L’orateur propose encore l’exemple des solitaires. – Quelle est la guerre que ces bienheureuses âmes livrent an démon. – De l’horreur qu’on doit avoir de la vie des gens du monde.


1.Qu’est-ce à dire « alors » ? c’est-à-dire lorsqu’ils devaient plutôt penser à entrer dans des sentiments de componction, lorsqu’ils devaient admirer la douceur de Jésus-Christ, lorsqu’ils devaient trembler de ce qui leur devait arriver, et que le passé les avait fait juger de l’avenir. Car, outre les oracles de Jésus-Christ, les faits élevaient aussi la voix pour annoncer la ruine prochaine des Juifs, puisque l’on voyait les publicains et les femmes prostituées croire au Fils de Dieu, et que les prophètes et les justes avaient été mis à mort. C’était par là qu’ils devaient luger de leur état, et regarder leur perte comme assurée et entièrement inévitable. Ils devaient au moins alors rentrer en eux-mêmes et se convertir, et croire en celui qu’ils persécutaient si cruellement. Cependant rien ne peut encore arrêter leur malignité, ni faire cesser leur envie. Elle s’augmente plus que jamais ; et comme la crainte du peuple les empêchait de se saisir de Jésus-Christ, ils usent d’un autre artifice pour le surprendre et pour le faire passer comme un criminel de lèse-majesté dans l’esprit du peuple. « Et ils lui envoyèrent leurs disciples avec les hérodiens qui lui dirent : Maître, nous savons que vous êtes sincère et véritable et que vous enseignez la voie de Dieu dans la vérité, sans avoir égard à qui que ce soit ; parce que vous ne considérez point la