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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 7, 1865.djvu/599

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HOMÉLIE LXXVI.


« ALORS, QUE CEUX QUI SERONT DANS LA JUDÉE S’EN VIENT SUR LES MONTAGNES. QUE CELUI QUI SERA AU HAUT DU TOIT, NE DESCENDE POINT POUR EMPORTER QUELQUE CHOSE DE SA MAISON. ET QUE CELUI QUI SERA DANS LE CHAMP. NE RETOURNE POINT EN ARRIÈRE POUR PRENDRE SES VÊTEMENTS ». (CHAP. 24,16, 17, 18, JUSQU’AU VERSET 32)

ANALYSE.

  • 1. Que la ruine des Juifs n’a eu d’autre cause que le déicide commis par eux.
  • 2. Jésus-Christ prédit son second avènement.
  • 3. De l’apparition de la croix au dernier jour.
  • 4 et 5. Le Saint représente de quelle crainte il est saisi, lorsqu’il pense au jugement de Dieu. – Que la douceur du joug de Jésus-Christ ôtera toute excuse de ceux qui n’auront pas voulu s’y soumettre. – Contre les riches qui ne veulent pas mettre leurs biens en dépôt entre les mains de Dieu. – De l’extrême bonté de Jésus-Christ envers les hommes, et quelle est l’ingratitude de ceux qui n’en sont pas touchés. – À quoi se termine enfin toute la vanité des hommes.


1. Après que Jésus-Christ a parlé des malheurs de Jérusalem et de la persécution de ses disciples, et qu’il leur a prédit qu’ils demeureraient invincibles au milieu de tant de maux, et qu’ils porteraient la lumière de l’Évangile par toute la terre, il leur parle encore des misères extrêmes où les Juifs seraient réduits, et il leur annonce que lorsqu’ils auraient, eux ses apôtres, éclairé tout le monde par leurs prédications, ce peuple alors tomberait dans le malheur prédit. Mais remarquez comment le Sauveur nous représente une guerre terrible, par des circonstances qui pourraient d’abord paraître peu remarquables : « Alors », dit-il, « que ceux qui seront dans la « Judée s’enfuient sur les montagnes. Alors », c’est-à-dire, quand ce que je viens de marquer arrivera, quand l’abomination de la désolation sera dans le Temple, et que de grandes armées assiégeront Jérusalem de toutes parts ; comme vous ne devez plus alors espérer de salut, fuyez sur les montagnes. Les Juifs s’étaient souvent tirés avec avantage des plus grandes guerres. Ils avaient échappé à la fureur de Sennacherib, à la rage de l’impie Antiochus. Le courage des Macchabées avait rétabli leur État, après même que les ennemis s’en étaient rendus les maîtres, et qu’ils avaient profané et pillé le temple. Mais Jésus-Christ ne leur permet pas ici de se promettre un bon-beur semblable, lorsque Tite assiégerait leur ville. Il leur ôte d’abord toute espérance, et il leur déclare qu’ils seraient heureux s’ils pouvaient, en quittant tout, se sauver promptement sur les montagnes. « Que celui qui sera au haut du toit ne descende point pour emporter quelque chose de sa maison (17) ». Jésus-Christ ne permet pas même à ceux qui se trouveront alors sur le toit de leur maison, d’y descendre pour en emporter quelque chose ; pour marquer qu’alors la ruine sera inévitable, et qu’elle enveloppera tous ceux qui se trouveront dans la ville. « Et que celui qui sera dans la campagne ne retourne point en arrière pour prendre ses vêtements (18)». Si ceux même qui seront alors dans la ville doivent en sortir, combien plus ceux qui n’y seront pas, devront-ils craindre d’y rentrer ? « Mais malheur aux femmes qui seront grosses, et qui allaiteront en ce temps-là (19) ». « Malheur aux femmes qui seront grosses », parce que le poids qui les chargera les rendra moins disposées à se sauver par la fuite : « Malheur aux femmes qui allaiteront », parce que, retenues dans la ville par l’affection de leurs enfants nouveau-nés, et