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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 7, 1865.djvu/77

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dans nos combats, et que nous recevrons enfin ces biens éternels que je vous souhaite, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE IX.


« ALORS HÉRODE VOYANT QUE LES MAGES S’ÉTAIENT MOQUÉS DE LUI, ENTRA EN UNE EXTRÊME COLÈRE, ET ENVOYANT DE SES GENS, IL FIT TUER TOUS LES ENFANTS QUI ÉTAIENT DANS BETHLÉEM ET DANS TOUT LE PAYS D’ALENTOUR, ÂGÉS DE DEUX ANS ET AU-DESSOUS, SELON LE TEMPS QU’IL S’ÉTAIT FAIT MARQUER EXACTEMENT PAR LES MAGES », ETC. (CHAP II, v. 16, JUSQU’AU CHAP. III)

ANALYSE.

  • 1. Colère d’Hérode, il massacre les Innocents.
  • 2. L’orateur repousse divers reproches faits à la divine providence, à propos du massacre des jeunes enfants de Bethléem. – Ceux qui supportent courageusement l’injustice n’en sont point lésés, quoiqu’ils paraissent l’être.
  • 3. L’historien Josèphe et le roi Hérode. – Dieu accomplit ses desseins par les efforts que font les hommes pour les entraver et les contrarier.
  • 4. La paix succède à l’épreuve.
  • 5. et 6. Qu’il ne faut point s’enorgueillir des avantages de la naissance et des richesses.


1. Hérode ne devait point ainsi entrer en colère. Il devait craindre, s’humilier, et reconnaître la vanité de son entreprise. Mais rien ne l’arrête. Car lorsqu’une âme est une fois devenue impie et désespérément malade, elle rejette tous les remèdes que Dieu lui offre pour la guérir. Considérez donc combien ce prince ajoute à ses premiers crimes, prolonge la chaîne de ses homicides, et se jette de lui-même de précipice en précipice. Sa colère, son envie est comme un démon qui l’agite et qui le transporte, sans que rien puisse l’arrêter. L’insensé se déclare contre la nature même ; et furieux d’avoir été joué par les mages, il tourne sa fureur contre des enfants innocents. Il semble qu’il veuille faire dans la Judée, ce que Pharaon fit autrefois dans l’Égypte. « Hérode envoyant de ses gens », dit l’Évangile, « fit tuer tous les enfants qui étaient dans Bethléem, et dans tous le pays d’alentour, âgés de deux ans et au-dessous, selon le temps qu’il s’était fait marquer exactement par les mages. » Prêtez-moi ici toute votre attention. Plusieurs parlent bien légèrement de ces enfants, leur sort, à les en croire, accuserait la justice divine. Les plus modérés d’entre eux suspendent seulement leur jugement ; mais les autres sont plus hardis et plus emportés. Permettez que nous nous arrêtions un peu sur ce sujet, afin de guérir les uns de leur ignorance et de leur doute, et les autres de leur excès et de leur folie. Si l’on ose accuser Dieu d’avoir laissé tuer ces enfants, qu’on l’accuse donc aussi de la mort du soldat qui gardait saint Pierre. Comme ces petits enfants meurent ici au lieu de l’enfant Jésus, qui se sauve et qu’on voulait perdre ; de même lorsque saint Pierre fut délivré par un auge de ses chaînes et de sa prison, le tyran qui ressemblait à celui-ci et de nom et de cruauté, ne l’ayant point trouvé, fit mourir à sa place les soldats qui le gardaient.
Mais à quoi sert cet exemple, me direz-vous ? C’est augmenter la difficulté et non pas la résoudre. Je vous le dis aussi à ce dessein, et si je joins une seconde difficulté à la première, c’est afin de répondre en même temps à toutes les deux, Quelle est donc cette réponse ; et que