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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/106

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n’avoir ni chaleur ni clarté, que pour le chrétien de n’avoir pas de lumière ; il est plus facile à la lumière de devenir les ténèbres, que de voir une telle contradiction. Ne dites pas impossible ; l’impossible c’est le contraire. N’outragez pas Dieu. Si nous disposons bien nos affaires, ce que je dis se fera comme une conséquence naturelle ; la lumière du chrétien ne peut rester cachée ; on ne peut dérober aux regards cette lampe brillante. Donc, pas de négligence. De même que la vertu profite et à nous et à ceux à qui notre vertu est utile, ainsi la malignité est doublement funeste et à nous et à ceux que nous blessons. Supposez un ignorant, si vous voulez, souffrant, de la part d’un ennemi, des maux sans nombre, et personne ne le venge, et il répond à ses ennemis par des bienfaits. Quel enseignement, quelle parole, quelle exhortation ne serait pas au-dessous de cette conduite ? Donc, pénétrés de ces vérités, attachons-nous à la vertu, puisque c’est le seul moyen de conquérir le salut, puisqu’il faut les bonnes œuvres de la vie présente pour entrer dans le partage des biens à venir, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, la force, l’honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXI.


ÉTANT VENU A JÉRUSALEM, PAUL CHERCHAIT À SE JOINDRE AUX DISCIPLES ; MAIS TOUS LE CRAIGNAIENT, NE CROYANT PAS QU’IL FUT LUI-MÊME DISCIPLE. ALORS BARNABÉ L’AYANT PRIS AVEC LUI, L’AMENA AUX APÔTRES, ET LEUR RACONTA COMMENT LE SEIGNEUR LUI ÉTAIT APPARU DANS LE CHEMIN. (CHAP. 9,26, 27, JUSQU’A LA FIN DU CHAPITRE)

ANALYSE.

  • 1-3. Paul à Jérusalem. – Discussion sur les premiers voyages de Paul. – Démonstration de la principauté de Pierre. – Résurrection de Thabite.
  • 4 et 5. Magnifique mouvement d’éloquence : la mort du pécheur, le vrai deuil, les vrais sujets de larmes ; les aumônes utiles aux morts ; les offrandes pour les défunts.


1. Nous aurons raison ici de nous demander comment il a pu écrire, dans sa lettre aux Galates : « Je ne suis point retourné à Jérusalem, mais je m’en suis allé en Arabie et à Damas ; et ainsi, trois ans s’étant écoulés, je retournai à Jérusalem pour voir Pierre, et je n’ai vu aucun des apôtres ». (Gal. 1,17-19) D’où vient qu’ici, au contraire, le texte dit que Barnabé l’amena aux apôtres ? Ou l’apôtre veut dire : Je ne suis pas allé pour demeurer (car il dit immédiatement avant : « Je n’ai pas pris conseil de la chair et du sang » (Id. 16 ;) je ne suis pas allé à Jérusalem trouver les apôtres qui me précédaient) ; ou voici encore l’explication que l’on peut donner : les pièges qui lui furent tendus à Damas, furent postérieurs au voyage en Arabie ; ensuite il retourna de Damas à Jérusalem. Donc lui-même n’alla pas voir les apôtres, mais il cherchait à se joindre aux disciples, comme n’étant pas encore docteur, mais simplement disciple lui-même. Il n’alla donc pas pour voir les apôtres qui le précédaient ; et en effet, ils ne lui ont rien appris. Ou il ne parle pas de ce voyage,