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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/118

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haute, et il est impossible qu’une âme miséricordieuse ne soit pas une âme élevée. Qui méprise les richesses, voit donc, au-dessous de lui, la racine de tous les maux. Les sources, le plus souvent, sont dans les lieux déserts ; sachons donc aussi retirer notre âme loin des choses tumultueuses, et l’aumône jaillira auprès de nous. Plus les sources sont purifiées, plus elles sont abondantes ; nous aussi, plus nous nous purifierons à notre source, plus nous verrons tous les biens jaillir autour de nous. Celui qui possède une source, est rassuré ; si nous avons, nous aussi, la source de l’aumône, nous serons rassurés, car cette fontaine nous est utile pour nos breuvages, pour nos irrigations, pour nos édifices, pour tous nos besoins Rien n’est meilleur que ce breuvage ; cette fontaine ne verse pas l’ivresse ; cette fontaine, il vaut mieux la posséder que de verser des flots d’or ; plus riche que toutes les mines d’or est l’âme qui renferme l’or dont je parle. Car cet or-là ne nous accompagne pas dans les palais de la terre, mais il nous suit dans le palais céleste. Cet or est l’ornement de l’Église de Dieu ; de cet or se fait le glaive de l’esprit, le glaive qui sert à déchirer le dragon ; de cette fontaine sortent des perles précieuses, qui ornent la tête du roi. C’est pourquoi ne négligeons pas de telles richesses, mais faisons l’aumône largement, afin de mériter la bonté de Dieu, par la grâce et par la miséricorde de son Fils unique, à qui appartient toute gloire, l’honneur et l’empire, ainsi qu’au Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXIII.


LE LENDEMAIN, DIT LE TESTE, IL PARTIT AVEC EUX, ET QUELQUES-UNS DES FRÈRES DE LA VILLE DE JOPPÉ L’ACCOMPAGNÈRENT, ET VINRENT AVEC LUI A CÉSARÉE. CORNEILLE LES ATTENDAIT, AVEC SES PARENTS ET SES PLUS INTIMES AMIS QU’IL AVAIT ASSEMBLÉS CHEZ LUI. (CH. 10,23, 2-1, JUSQU’AU VERS. 43)

ANALYSE.

  • 1-3 Suite de l’histoire du centenier Corneille.
  • 3 et 4. Contre la tiédeur. – Vertu du baptême. – Reconnaissance que nous devons à Dieu. – Ne pas mourir sans avoir fait effort pour s’acquitter envers Lui. – Combien la loi de Dieu est plus aimable que celle des hommes. – Contre la curiosité indiscrète et frivole qui cherche des problèmes à résoudre au lieu de chercher à bien vivre. – Contre la mollesse nonchalante.


1. Il rend ses devoirs à ses hôtes, d’abord ; ensuite il sort avec eux. C’est bien. Il commence par les accueillir avec affabilité ; ils étaient fatigués du voyage ; il fait leur connaissance en les recevant dans sa maison, et ce n’est qu’ensuite qu’il sort avec eux. « Le lendemain », dit le texte, « il partit avec eux et quelques-uns des frères ». Il ne s’en va pas tout seul avec eux, d’autres frères l’accompagnent, et il y a là une certaine disposition de la Providence : ces frères devaient lui servir de témoins, plus tard, quand il aurait besoin de se justifier. « Corneille les attendait, avec ses parents et ses plus intimes amis, qu’il avait assemblés citez lui ». C’est le propre d’un homme rempli d’affection et de piété, lorsque de tels biens lui arrivent, de tenir vivement à en faire part à ses amis ; Corneille a donc raison d’appeler ses intimes, ceux avec qui il ne craignait pas de s’entretenir