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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/132

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HOMÉLIE XXV.


CEUX DONC QUI AVAIENT ÉTÉ DISPERSÉS PAR LA TRIBULATION SURVENUE A CAUSE D’ÉTIENNE, ALLÈRENT JUSQU’EN PHÉNICIE, EN CHYPRE, ET A ANTIOCHE, N’ENSEIGNANT LA PAROLE A PERSONNE, SI CE N’EST AUX JUIFS. (CHAP. 11, VERS. 19, JUSQU’À LA FIN DU CHAPITRE) s ANALYSE.

  • 1-3. Le Christianisme s’introduit à Antioche.
  • 3 et 4. Puissance de l’aumône. – Les moyens de faire l’aumône sont nombreux.


1. La persécution ne servit pas peu au progrès de la parole de Dieu : « Pour ceux qui aiment Dieu », dit saint Paul « tout concourt « au bien ». (Rom. 8,28) Si donc, on se fût proposé de propager l’Église, on n’eût pas fait autre chose : je veux dire, autre chose que disperser les docteurs. Voyez jusqu’où s’étendit cette prédication : « Ils allèrent », disent les Actes, « jusqu’en Phénicie et en Chypre, et à Antioche, n’enseignant la parole à personne, si ce n’est aux Juifs ». Voyez-vous comment tout se passa par l’action de la Providence pour Corneille ? Ceci sert à la défense du Christ et à l’accusation des Juifs. Lors donc qu’Étienne est mis à mort, que deux fois Paul est en danger, que les apôtres sont flagellés, les nations et les. Samaritains sont reçus à la foi. Et Paul le proclame en disant : « Il fallait d’abord vous enseigner la parole de Dieu, mais vous vous en êtes vous-mêmes jugés indignes, voici donc que nous nous dirigeons vers les nations ». (Act. 13,46) Ils parcoururent donc les nations et les instruisirent.
« Quelques-uns d’entre eux, des hommes de Chypre et de Cyrène, étant venus à Antioche, conversaient avec les Grecs, et leur annonçaient le Seigneur Jésus. Et la main du Seigneur était avec eux, et un grand « nombre crut et Se convertit au Seigneur Jésus (120, 21) ». Il est vraisemblable, du reste, qu’ils savaient la langue grecque, et qu’il y avait un grand nombre de ces hommes à Antioche. « Et la main du Seigneur », disent les Actes, « était avec eux », c’est-à-dire, ils faisaient des prodiges. Ne voyez-vous pas qu’il fut besoin de prodiges pour les porter à croire ? « Cette nouvelle parvint aux oreilles de l’Église qui était à Jérusalem, et on députa Barnabé pour aller jusqu’à Antioche (22) ». Pourquoi donc, lorsqu’une si grande ville recevait la parole de Dieu, n’y allèrent-ils pas eux-mêmes, et y envoyèrent-ils Barnabé ? Ce fut à cause des Juifs. Cependant ce qu’il y a à faire est d’une grande importance, et d’une si grande, que Paul doit se rendre à Antioche. Ce n’est pas sans raison, mais tout à fait d’après les vues de la Providence, qu’on déteste Paul, afin que ne soit pas renfermée dans Jérusalem la voix de la prédication, la trompette du ciel. Ne voyez-vous pas comment, partout, suivant qu’il l’a décrété dans les cieux, le Christ se sert pour le bien, de la malice des Juifs, et même de la haine qu’ils portent à Paul pour édifier l’Église des gentils ? Examinez aussi ce saint homme, je veux dire Barnabé, comme il s’oublie lui-même et court à Tarse : « Lorsqu’il fut arrivé (à Antioche), voyant la grâce de Dieu, il s’en réjouit ; et il les exhortait tous à persévérer dans le Seigneur dans