Aller au contenu

Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

malice ; lorsque les pauvres seront environnés d’une gloire immense ; alors les riches nus et couverts de honte seront livrés aux supplices. Quoi de plus beau que ce riche revêtu de pourpre ? Quoi de plus misérable que Lazare ? Lequel suppliait à la façon des mendiants ? Lequel était dans l’abondance ? Dites-moi, si quelqu’un couvre sa demeure de tapisseries, et reste nu à l’intérieur, quel bien en tirera-t-il ? Il en est ainsi pour les femmes. Elles couvrent de nombreux ornements la demeure de leur âme, je veux dire leurs corps, et au dedans la maîtresse de la demeure reste nue. Prêtez-moi les yeux de l’âme, et je vous montrerai la nudité de l’âme. Quel est donc le vêtement de l’âme ? La vertu, c’est évident. Quelle est sa nudité ? Le vice. De même que si on dépouille un homme libre, celui-ci rougit, se resserre et s’enfuit ; ainsi de l’âme, si nous voulons la contempler, privée de ce vêtement de la vertu, elle rougit. Combien, pensez-vous, rougissent maintenant, et descendent dans le fond de leur cœur, comme pour aller chercher quelque vêtement, afin de ne pas entendre ces paroles ? Celles à qui la conscience ne reproche aucun vice, sont heureuses, se réjouissent, sont dans les délices et sont glorieuses de ces paroles. Écoutez quelques mots sur la bienheureuse Thècle. Pour voir Paul, elle donna ses joyaux. Tous pour voir le Christ, vous n’avez pas donné une obole ; vous admirez ce que Thécle a fait, et vous ne l’imitez pas. N’entendez-vous pas comment le Verbe béatifie les miséricordieux : « Bienheureux les miséricordieux », dit-il, « car il leur sera fait miséricorde ». Quel gain retirerez-vous des vêtements précieux ? Jusques à quand serons-nous dans l’admiration de ces vêtements ? Revêtons-nous de la gloire du Christ, enveloppons-nous de sa beauté, pour mériter la louange ici-bas, et posséder là-haut les biens éternels, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec qui soient au Père et au Saint-Esprit, gloire, puissance, honneur, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXVI.


EN CE TEMPS-LA LE ROI HÉRODE ENTREPRIT DE TOURMENTER QUELQUES-UNS DES MEMBRES DE L’ÉGLISE. – IL FIT PÉRIR PAR LE GLAIVE JACQUES, FRÈRE DE JEAN. – VOYANT QUE CELA PLAISAIT AUX JUIFS, IL RÉSOLUT DE S’EMPARER DE PIERRE. C’ÉTAIT ALORS LE JOUR DES AZYMES. (CHAP. 12,1, 2, 3, JUSQU’AU VERS. 17)

ANALYSE.

  • 1-3. Pierre est mis en prison par Hérode et délivré par un ange.
  • 3 et 4. Que l’affliction est un grand bien. – Bonheur de ceux qui veillent. – Le spectacle de la nuit élève l’âme vers le Créateur. – La nuit est le meilleur temps pour la prière et pour la pénitence.


1. Quel temps désigne « ce temps-là ? » Celui qui suivit immédiatement. Dans le texte, il en est ainsi ; ailleurs, cette parole s’interprète d’une autre manière. Ainsi lorsque Matthieu dit : « En ces jours Jean vint prêchant », il ne désigne pas les jours suivants, mais ceux auxquels se passaient les choses qu’il raconte. L’Écriture se sert de cette forme, lorsqu’elle raconte les faits qui ont suivi, et aussi lorsqu’elle relate des faits arrivés après un certain