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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/169

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afin d’inspirer la piété à ceux qui vous écoutent ». (Eph. 4,29) Veillons à ce que notre langue ne dise que du bien, afin qu’on nous recherche et qu’on nous aime. Cependant, on est arrivé à cet excès de perversité, que bien des gens se glorifient de ce dont ils devraient rougir. Il y en a qui vous menacent ainsi : Prenez garde à ce que je dirai de vous. Ce sont là des paroles dignes d’une femme, et encore d’une vieille ivre et ignoble, d’une coureuse de rues, d’une entremetteuse. Il n’y a rien de plus honteux que ces paroles, et de plus indigne d’un homme ; il semble réduit à la faiblesse d’une femme, s’il met sa force dans sa langue et son orgueil dans les injures, comme les histrions des foires, les baladins, les parasites et les flatteurs. Celui qui se vante d’un pareil talent ressemble plus à un pourceau qu’à un homme. Vous devriez vous cacher, vous devriez, si quelqu’un raconte ce que vous avez dit, rougir devant ce cruel témoignage de votre lâcheté ; loin de là, vous répétez partout vos propos injurieux. Songez que vous ne pouvez rien contre ceux que vous attaquez ainsi.
Aussi, je vous en conjure, en pensant à cette perversité dont bien des gens se glorifient, cherchons à amender, à corriger cette extravagance ; écartons de notre ville ces réunions où l’injure a tant de part, veillons sur notre langage et évitons toute mauvaise parole, afin que nous puissions, purifiés de nos péchés, nous concilier la bienveillance d’en haut et mériter la clémence de Dieu, par la grâce et la pitié de son Fils unique, auquel, ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit, gloire, puissance et honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXXII.


ILS DEMEURÈRENT LÀ ASSEZ LONGTEMPS AVEC LES DISCIPLES. – QUELQUES-UNS QUI ÉTAIENT VENUS DE JUDÉE, INSTRUISAIENT, AINSI LES FRÈRES : « SI VOUS N’ÊTES PAS CIRCONCIS SELON LA COUTUME DE MOÏSE, VOUS NE POUVEZ ÊTRE SAUVÉS. » (CHAP. 14, VERS. 27 JUSQU’AU VERS. 1-14 DU. CHAP. XV)

ANALYSE.

  • 1 et 2. Discours de saint Pierre au concile de. Jérusalem.
  • 2 et 3. Qu’if faut réprimer la colère. – Comment on peut guérir l’orgueil.


1. Vous voyez que les Juifs eux-mêmes avaient partout forcé les apôtres à se porter vers les gentils. Quand on commença à l’accuser, Paul ne fit que se justifier, afin de n’offenser personne ; mais les Juifs se détournant de lui, il s’adressa aux gentils. Pour éviter tout excès d’un côté ou dé l’autre, il établit cette règle, que les apôtres étaient envoyés par Dieu pour parler indistinctement aux uns et aux autres, mais cela excita la jalousie de ceux qui arrivaient de Judée. Ceux-là, non seulement exigeaient la circoncision, mais prétendaient que l’on ne pouvait être sauvé sans cela. Il fallait donc enseigner le contraire et dire que la circoncision lie procurait pas le salut. Voyez combien de tentations de part et d’autre ! Du reste, c’est la Providence qui a permis que Paul fût présent, afin de s’opposer à cette opinion. Paul ne dit pas : Qu’est-ce donc ? Ne suis-je pas digne de confiance après tarit de miracles ? Mais il usa de condescendance à leur égard. Remarquez, du reste, qu’en apprenant