Aller au contenu

Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les Perses, quand ils ont ôté leur tiare, leurs caleçons et leurs chaussures barbares pour prendre nos habits, quand ils se sont rasés et qu’ils parlent notre langue, dissimulent leur hostilité ; mais quand on les soumet à la question, on découvre tout ce qu’ils cachaient. Agissez de même ici : soumettez cette pensée à toutes les épreuves, et vous reconnaîtrez bientôt tout ce qu’elle a de barbare. Je veux vous montrer par un exemple quels sont ces espions que le démon envoie pour voir ce qui est en nous prenons-en un pour le mettre à nu et l’examiner avec soin devant notre tribunal ; nous choisirons, si vous le voulez, un de ceux que Paul avait saisis. « Ce sont des ordonnances qui ont quelque apparence de sagesse dans une superstition et une humilité affectée, dans un rigoureux traitement qu’on fait subir au corps, et dans le peu de soin qu’on prend de rassasier la chair ». (Col. 2,23) Par exemple, le diable voulait introduire le judaïsme ; s’il voulait le faire par lui-même, il n’y parviendrait pas. Voyez maintenant son artifice. Le corps, dit-il, doit pratiquer l’abstinence ; or, c’est de la sagesse, c’est de l’humilité de se priver de nourriture et de la repousser. De même il a voulu, avec certains hérétiques, nous entraîner vers la créature. S’il avait dit : Adorez la créature, il se serait trahi lui-même ; mais il dit que Dieu est créé. Mais en présence des juges, mettons à nu le sens des Écritures apostoliques, conduisons le coupable en face de ce tribunal, et les juges distingueront les prédications du mensonge de celles de la vérité. Bien des gens font des gains, des gains injustes, afin de donner aux pauvres : c’est là une mauvaise pensée. Mais, débarrassons-la de tout ce qui peut la dissimuler et réfutons-la pour ne pas nous laisser surprendre : cherchons au contraire à éviter tous les pièges du démon pour garder avec soin les véritables dogmes, passer avec assurance la vie présente et jouir des biens qui nous ont été promis, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, auquel, ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit, gloire, puissance et honneur, maintenant et à jamais, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXXVIII.


PENDANT QUE PAUL LES ATTENDAIT A ATHÈNES, SON ESPRIT ÉTAIT IRRITÉ VOYANT L’ATTACHEMENT DE CETTE VILLE A L’IDOLÂTRIE. – IL PARLAIT DONC DANS LA SYNAGOGUE AVEC LES JUIFS ET CEUX QUI CRAIGNAIENT DIEU, ET AUSSI DANS LA PLACE AVEC CEUX QUI S’Y RENCONTRAIENT. (CHAP. 17, VERS, 16, 17, JUSQU’AU VERS. 31)

ANALYSE.

  • 1-3. Saint Paul devant l’Aréopage. – Les Juifs plus acharnés que les païens à persécuter les chrétiens. – Exorde habile don saint Paul se sert dans son discours aux Athéniens. – Misère de la philosophie, si on la compare à la doctrine révélée.
  • 4 et 5. Faites pénitence, car vous serez jugés. – Ces paroles de saint Paul s’adressent aussi bien à nous qu’aux Athéniens. – Pour aimer Dieu représentez-vous souvent ses bienfaits. – Saint Chrysostome raconte que dans sa jeunesse il échappa, ainsi qu’un de ses amis, à un péril imminent.


1. Observez que Paul a plus d’épreuves à supporter de la part des Juifs que de celle des gentils. À Athènes, il n’a rien de grave à supporter et tout se borne à des railleries : les Juifs, au contraire, sont tellement irrités qu’ils commettent beaucoup de violences. Aussi