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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/211

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c’est que des affaires plus pressantes l’appelaient en Syrie. Remarquez que ; prié de rester à Éphèse, il ne se rend pas à la demande qu’on lui fait, parce qu’il était nécessaire qu’il s’en allât. Il ne les quitte pas cependant sans leur promettre de revenir ; apprenez de quelle manière. « Paul », disent les Actes, « vint à Éphèse, et les y laissa. Pour lui, il entra dans la synagogue et discuta avec les Juifs. Comme ils lui demandaient de rester plus longtemps avec eux, il n’acquiesça pas à leur demande ; mais il leur fit ses adieux, et leur dit : Il faut que j’aille passer la fête qui arrive, à Jérusalem ; ensuite, si Dieu le veut, je reviendrai vers vous. Et il s’éloigna d’Éphèse, et partit pour Césarée. Lorsqu’il fut monté à Jérusalem et qu’il eut salué l’Église, il descendit vers Antioche. Il y passa un certain temps, et, lorsqu’il en fut parti, il traversa la Galatie et la Phrygie, en confirmant tous les disciples dans la foi (19-23) ». Remarquez qu’il visite tous les lieux où il est allé auparavant. « Un Juif, nommé Apollon, Alexandrin de naissance, homme éloquent et instruit dans les Écritures, vint à Éphèse ». Voici que les hommes érudits entreprennent de prêcher, et les disciples voyagent. Voyez-vous comment se propage la prédication ? « Cet homme était instruit dans la voie du Seigneur, il parlait plein du feu de l’Esprit-Saint et enseignait exactement les choses du Seigneur, quoiqu’il ne connût que le baptême de Jean. Il commença à parler hardiment dans la synagogue ; mais Aquila et « Priscille l’ayant entendu, s’emparèrent de lui et lui enseignèrent d’une manière plus exacte la voie du Seigneur (23-26) ». Si cet homme ne connaissait que le baptême de Jean comment était-il enflammé du feu de l’Esprit-Saint ? L’Esprit-Saint, en effet, n’était pas donné ainsi. Si ceux qui vinrent après lui eurent besoin du baptême du Christ, comment cet homme n’en eût-il pas eu besoin ? Qu’y a-t-il donc à dire ? Ce n’est pas sans raison que l’écrivain a marqué ces deux choses. Il me semble que cet Apollon était l’un des cent-vingt disciples qui furent baptisés avec les apôtres (Act. 1,15) ; ou bien, s’il n’en est pas ainsi, ce qui arriva à Corneille advint aussi pour lui. Mais ne fut-il baptisé qu’après qu’Aquila et Priscille l’eurent instruit plus exactement ? Il me paraît certain qu’il avait dû être baptisé, puisque les douze apôtres ne connurent rien parfaitement, pas même ce qui concernait Jésus avant le baptême. Il est donc vraisemblable qu’il avait été baptisé. Du reste, si ceux qui avaient reçu le baptême de Jean se faisaient baptiser de nouveau, il convenait que les disciples le fissent aussi. « Apollon voulant passer en Achaïe, les frères qui l’y avaient engagé écrivirent aux disciples, et les supplièrent de le recevoir. Lorsqu’il y fut allé, il fut très-utile à ceux qui avaient cru par la grâce de Dieu. Il convainquait les Juifs en public avec grande force, et démontrait d’après les Écritures que Jésus était le Christ. Il advint que, pendant qu’Apollon était à Corinthe, Paul, après avoir parcouru les hautes provinces, vint à Éphèse. Ayant rencontré plusieurs disciples, il leur dit : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit après avoir cru ? Ils lui répondirent : Nous n’avons pas même ouï-dire qu’il y ait un Saint-Esprit. Il leur dit donc : En qui donc avez-vous été baptisés ? Ils lui répondirent : Nous avons été baptisés du baptême de Jean. Paul leur dit : Jean a donné le baptême de la pénitence en disant au peuple de croire en Celui qui viendrait après lui, c’est-à-dire, en Jésus-Christ. « Lorsqu’ils l’eurent entendu, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus ; et Paul leur ayant imposé les mains, le Saint-Esprit descendit sur eux ; et ils parlaient diverses langues et prophétisaient. Et ils étaient environ douze hommes (27 ; 19, 7) ». Ceux-ci, qui ne savaient même pas si l’Esprit-Saint existait, étaient bien éloignés d’Apollon. Ceux qui lui ont expliqué plus complètement la voie du Seigneur, le poussent en avant et lui donnent des lettres pour les frères. « Lorsqu’il y fut allé, il fut très-utile à ceux qui avaient cru, car il convainquait fortement les Juifs en public, et démontrait d’après les Écritures que Jésus était le Christ ». Par là Apollon montre combien il était savant dans les Écritures. Il fermait vigoureusement la bouche aux Juifs, (c’est le sens du mot convainquait). Il augmentait la confiance de ceux qui avaient cru, et les faisait demeurer fidèles à la foi. « Il advint », disent les Actes, « que Paul, après avoir parcouru les hautes provinces, arriva à Éphèse ». Ces provinces sont auprès de Césarée et au-delà. « Et ayant rencontré quelques disciples, il leur dit : Avez-vous reçu le Saint-Esprit après avoir été baptisés ? » Que ces hommes crussent en Jésus-Christ, cela