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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/239

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mon exemple, que c’est ainsi, en travaillant, qu’il faut aider ceux qui sont faibles ». Vous voyez qu’il travaille de ses mains et même jusqu’à se fatiguer. « Ces mains m’ont servi pour les besoins de ceux qui sont avec moi et les miens ». Il leur dit cela en forme d’enseignement, et voyez avec quelle dignité. Il ne dit pas : c’est ainsi qu’il faut s’enrichir, mais, que dit-il ? « C’est ainsi qu’il faut aider les faibles ». Il ne dit pas tous, mais : « Les faibles. Et vous souvenir de la parole que le Seigneur a dite : On est plus heureux de donner que de recevoir ». De peur qu’on ne pense qu’il s’adresse à eux et se donne pour exemple, comme il a dit ailleurs : « Vous donnant l’exemple » (Phil. 3,17), il ajoute la sentence du Christ, qui a dit : « On est plus heureux de donner que de recevoir ». Il a prié pour eux en les exhortant ; il prie aussi en action : « Ayant dit ces choses il se mit à genoux avec eux tous et pria » : non d’une façon quelconque, mais avec une grande componction.
La consolation est grande ; et lorsqu’il dit « Je vous recommande au Seigneur », il les console : « Ils commencèrent aussitôt à fondre en larmes, ils se jetaient au cou de Paul et l’embrassaient. Ils étaient surtout attristés par les paroles qu’il leur avait dites, qu’ils ne devaient plus voir son visage. Et ils le conduisaient jusqu’au navire (33-38) ». Il leur dit : « Des loups terribles viendront » ; il a dit « Je suis pur du sang de tous ». Ces deux choses sont effrayantes, et propres à attrister ; mais ils s’affligeaient bien davantage de l’avoir entendu dire qu’ils ne le verraient plus ; et c’était là, le plus rude combat pour eux. « Ils le conduisirent jusqu’au navire », dit l’auteur. C’est ainsi qu’ils l’aimaient, ainsi qu’ils lui étaient attachés. « Lorsque nous eûmes repris la mer après les avoir quittés, nous allâmes directement à Cos, le jour suivant à Rhodes et de là à Patare. Et ayant rencontré un navire qui passait en Phénicie nous y moulâmes, et prîmes, le large. Arrivés en vue de Chypre, nous la laissâmes sur la gauche, et nous fîmes voile pour la Syrie, « et abordâmes à Tyr ». (Chap. 21,1-2) Voyez : il va en Lycie, passe en Phénicie, laisse Chypre de côté et débarque à Tyr, parce que là le navire doit être déchargé. C’est la la cause pour laquelle il va à Tyr. « Y ayant trouvé des disciples, nous demeurâmes sept jours auprès d’eux : Ils disaient à Paul de ne pas monter à Jérusalem ». Voyez : ceux-ci lui annoncent aussi des afflictions. Ce fut providentiellement que ces choses lui furent dites Par d’autres, pour qu’on ne s’imaginât pas que Paul avait parlé au hasard et par jactance. Là on se quitta de nouveau, après avoir prié en commun. « Et ces jours étant écoulés, nous nous mîmes en route accompagnés par eux tous, avec leurs femmes et leurs enfants, jusqu’en dehors de la ville, et nous étant mis à genoux sur le rivage, nous fîmes des prières. « On s’embrassa mutuellement, puis nous montâmes sur le navire ; eux retournèrent vers leur demeure. Pour nous, de Tyr nous vînmes à Ptolémaïs, où nous terminâmes notre navigation, et ayant salué les frères, « nous restâmes un jour avec eux. Le lendemain, nous nous mimes en route et allâmes à Césarée. Et étant entrés dans la demeure « de Philippe, l’évangéliste, l’un des sept, nous restâmes chez lui ». Nous vînmes à Césarée, dit-il, et nous demeurâmes chez Philippe, l’un des sept. « Il avait quatre filles qui prophétisaient ». Mais elles ne prédirent rien à Paul, quoiqu’elles fussent prophétesses ; ce fut Agabus qui prophétisa ; écoutez comment : « Et comme nous demeurions pendant quelques jours il vint de la Judée un prophète nommé Agabus : Il vint à nous, prit la ceinture de Paul ; et s’en liant lui-même les pieds et les mains, il dit : Voici ce que dit l’Esprit-Saint : Ainsi dans Jérusalem les Juifs attacheront l’homme à qui appartient cette ceinture, et le livreront aux gentils ». Cet Agabus est celui qui avait prédit la famine. « Ils lieront ainsi l’homme à qui appartient cette ceinture », dit-il. Cet homme a fait ce que faisaient les prophètes, en peignant aux yeux les choses à venir lorsqu’ils parlaient de la captivité comme Ezéchiel. Ce qu’il y a surtout de grave, c’est qu’ils le livreront entre les mains des gentils. Lorsque nous eûmes entendu ces paroles, nous le priions, nous et ceux du lieu, de ne point monter à Jérusalem ». Beaucoup le priaient de ne point s’en aller ; mais lui ne l’entendit pas ainsi : « Paul répondit : Pourquoi pleurez-vous et affligez-vous mon cœur ? Car je suis prêt, pour le nom du Seigneur Jésus, non seulement à être lié, mais même à mourir à Jérusalem. Et comme nous ne pouvions le persuader, nous cessâmes d’insister, en disant : «