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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/242

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pour le Christ. Vous pouvez recevoir aussi le Père du Christ, et vous ne le voulez pas. J’étais étranger et vous m’avez recueilli, dit le Christ, et ailleurs il dit encore : « Autant vous aurez fait pour l’un de ces petits, autant vous aurez fait pour moi ». (Mt. 25,35, 40) Quoique ce ne soit pas Paul, si c’est un fidèle et un frère, quelque petit qu’il soit, le Christ vient avec lui. Ouvrez votre demeure, et recevez-le. « Celui qui reçoit un prophète, recevra la récompense du prophète » (Id. 10,41), dit l’Écriture : Celui donc qui reçoit le Christ, recevra la récompense de l’hospitalité donnée au Christ. Ne refusez pas foi à ses paroles, mais Soyez fidèle. Le Christ a dit lui-même : Je viens avec eux. Et pour que vous ne soyez pas incrédule, il décerne le supplice à ceux qui ne le reçoivent pas, et des honneurs à ceux qui le reçoivent ; ce qu’il n’eût pas fait, si ce n’était lui-même qui dût recevoir l’honneur ou l’injure. Vous m’avez reçu dans votre demeure, dit-il, je vous recevrai dans le royaume de mon Père ; vous avez apaisé ma faim, je vous purifierai de vos péchés ; vous m’avez vu dans les chaînes, je vous ferai voir dans la liberté ; vous m’avez vu étranger, je vous fais citoyen des cieux ; vous m’avez donné du pain, je vous donne mon royaume tout entier pour que vous le receviez et le possédiez comme votre héritage. « Venez, possédez l’héritage du royaume qui vous a été préparé ». Il ne dit pas : Recevez ; mais « Possédez en héritage » ; ce qui se dit de ceux qui possèdent en maîtres, comme lorsque nous disons : Je possède cela par héritage. Vous avez agi envers moi en secret, je le dirai en public : ce que vous avez fait, c’était par bienveillance ; ce que je ferai, moi, ce sera pour payer ma dette. Parce que vous avez commencé, dit-il, je vous suis je fais comme vous, je ne rougis pas de publier le bien qui m’a été fait, non plus que de dire ce dont vous m’avez délivré : la faim, là nudité, le vagabondage. Vous m’avez vu dans les chaînes, vous ne verrez pas le feu de l’enfer ; vous m’avez vu infirme, vous ne verrez pas les tourments et les supplices. O mains véritablement bénies celles qui servent à de tels ministères, et sont jugées dignes de servir le Christ ! Les pieds qui entrent dans les prisons à cause du Christ, méprisent facilement le feu ; elles ne sont pas chargées de chaînes, les mains qui ont servi le Christ dans les chaînes ; vous lui avez donné un vêtement, vous serez revêtu du vêtement du salut ; vous avez été en prison avec lui, vous serez avec lui dans son royaume ; il publie ces choses sans rougir, il sait que vous l’avez visité. Le patriarche ne savait pas qu’il donnait l’hospitalité aux anges, et il les recevait. Rougissons, je vous en conjure ; il était assis en plein midi sur la terre étrangère ; il n’avait pas où poser son pied, puisqu’il était étranger ; étranger, il donnait l’hospitalité aux étrangers ; n’était-il pas en effet citoyen des cieux ? C’est pour cela que, même étant sur la terre, il n’était pas étranger. Nous sommes plus étrangers – sur la terre que cet étranger, nous qui ne donnons pas l’hospitalité ;. il n’avait pas de demeure ; une tente lui servait d’asile. Voyez aussi comme il est magnifique : il tue un veau, et pétrit de la farine. Voyez aussi son zèle : il fait cela par lui-même et avec sa femme. Considérez son humilité : il s’incline devant ses hôtes et les invite.
4. Celui qui donne l’hospitalité doit avoir toutes ces choses : empressement, gaieté, libéralité. L’étranger est craintif, il rougit, et si on ne lui montre pas une joie plus qu’ordinaire, il se retire comme si on le méprisait ; et recevoir ainsi est pire que ne pas recevoir. C’est pour cela que le patriarche s’incline devant ses hôtes et qu’il les reçoit en leur parlant, qu’il leur offre un siège. Quel étranger serait dans l’embarras étant ainsi accueilli ? Quoique notas ne soyons pas sur la terre étrangère, si nous le voulons, nous pourrons imiter le patriarche. Combien de nos frères sont étrangers ? L’Église, que nous appelons une hôtellerie est une demeure commune ; cherchez, vous aussi, asseyez-vous devant votre porte, recevez les étrangers. Si vous ne voulez pas les recevoir dans votre maison, fournissez-leur autrement le nécessaire. Mais quoi direz-vous, est-ce que l’Église ne l’a pas, ce nécessaire ? Elle l’a sans doute, mais qu’est-ce que cela vous fait ? De ce que, les étrangers seront nourris des biens communs dé l’Église, cela pourra-t-il vous servir ? Est-ce que si un autre prie, vous ne devez pas prier ? Pourquoi ne dites-vous pas ? Est-ce que les prêtres ne priant pas ? Pourquoi prierais-je ? Mais moi, direz-vous, je donne à celui qui ne peut pas être reçu là. Donnez cependant à celui-ci. Ce que nous désirons surtout, c’est qu’on donne à tous. Écoutez ce que dit Paul : « Qu’il suffise aux besoins de celles qui sont vraiment veuves, et que l’Église