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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/259

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HOMÉLIE XLIX.


OR, PAUL SACHANT QU’UNE PARTIE DE CEUX QUI ÉTAIENT LA ÉTAIENT SADDUCÉENS, ET L’AUTRE PHARISIENS, IL S’ÉCRIA DANS L’ASSEMBLÉE : « MES FRÈRES, JE SUIS PHARISIEN ET FILS DE PHARISIEN ; ET C’EST À CAUSE DE L’ESPÉRANCE D’UNE AUTRE VIE ET DE LA RÉSURRECTION QUE L’ON VEUT ME CONDAMNER ». PAUL AYANT PARLÉ DE LA SORTE, IL S’ÉLEVA UNE CONTESTATION ENTRE LES PHARISIENS ET LES SADDUCÉENS, ET L’ASSEMBLÉE FUT DIVISÉE. CAR LES SADDUCÉENS DISENT QU’IL N’Y A NI RÉSURRECTION, NI ANGE, NI ESPRIT ; AU LIEU QUE LES PHARISIENS RECONNAISSENT L’UN ET L’AUTRE. (CHAP. 23, VERS. 6-8, JUSQU’AU VERS. 30)

ANALYSE.

  • 1-3. Saint Paul devant le conseil des Juifs. – Il divise habilement ses adversaires. – Le tribun, averti du complot que les Juifs ont formé de le tuer, l’envoie, pour le mettre en sûreté, à Césarée sous bonne escorte.
  • 3 et 4. Fermeté de saint Paul. – Comme tout ce que l’on entreprend contre les amis de Dieu tourne à leur avantage.


1. Voici encore un endroit où l’homme se montre seul. Paul en effet n’a pas continuellement l’assistance divine à son service, et il trouve parfois l’occasion de mettre du sien dans l’accomplissement de sa mission. Il le fait dans ce qui précède, il le fait encore après en continuant son apologie, et il réussit à diviser l’assemblée injustement conjurée contre lui. Il est sincère quand il se dit pharisien ; il était en effet pharisien de père en fils. Écoutez comment il use de cette circonstance pour se défendre. « Je suis pharisien et fils de pharisien, et c’est à cause de l’espérance d’une autre vie et de la résurrection des morts que l’on veut me condamner ». Puisque ses accusateurs ne veulent pas dire pourquoi Ils cherchent à le faire condamner, il faut bien que Paul le dise : « Or les pharisiens reconnaissent l’un et l’autre ». Mais il y avait trois choses, pourquoi donc l’auteur dit-il l’un et l’autre ? C’est parce que esprit et ange sont une même chose, ou bien encore, c’est parce que le mot ne se dit pas seulement de deux, mais aussi de trois : Dans ce cas l’auteur se serait exprimé abusivement, et sans s’occuper de la propriété des termes. Et voyez dès qu’il s’est déclaré du parti des pharisiens, ceux-ci aussitôt prennent sa défense. – « Il y eut donc un grand bruit. Et quelques-uns des scribes du parti des pharisiens contestaient en disant : Nous ne trouvons point de mal en cet homme. Si un esprit lui est apparu en effet, ou bien un ange (9), n’allons pas combattre Dieu », Et pourquoi n’avaient-ils – pas pris sa défense auparavant ? Parce que Paul ne s’était pas encore montré comme un des leurs, et qu’il n’était pas encore connu avant cette apologie comme un pharisien de naissance. Voyez-vous comment, à l’instant même où les passions se dissipent, la vérité se découvre ? Ce qu’ils disent revient à ceci : Quel crime y a-t-il si un ange lui a parlé, ou bien un esprit, et si, instruit par lui, il enseigne maintenant la résurrection ? Donc laissons-le, de peur qu’en le persécutant nous ne combattions contre Dieu même. La justification est parfaite, et Paul n’offre aucune prise à l’accusation. « Comme le tumulte augmentait, le tribun craignant que Paul ne fût mis en pièces par ces gens-là, commanda qu’on fit venir des soldats, afin qu’ils l’enlevassent d’entre leurs mains et le menassent dans la forteresse (10) ». Maintenant qu’il a appris que Paul est citoyen romain, le tribun appréhende