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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/264

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d’éviter le mépris, et d’avoir quelqu’un qui administre leurs biens. Ne nous laissons donc pas entraîner au milieu de tant de maux par l’appât des richesses. Mais négligeons tout le reste, et recherchons une belle âme pour rencontrer l’affection. C’est là une grande richesse, un grand trésor qui comprend tous les biens de la vie ; puissiez-vous en jouir convenablement et vivre selon les lois de Dieu, afin que vous puissiez aussi obtenir les biens futurs par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec qui soit au Père, en même temps qu’au Saint-Esprit, gloire, puissance, honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Cette dernière homélie a été traduite par M. JEANNIN.

HOMÉLIE L.


LES SOLDATS DONC, POUR EXÉCUTER L’ORDRE QU’ILS AVAIENT REÇU, PRIRENT PAUL AVEC EUX, ET L’EMMENÈRENT LA NUIT A ANTIPATRIDE. ET LE LENDEMAIN, ILS S’EN RETOURNÈRENT A LA FORTERESSE, AYANT LAISSÉ LES CAVALIERS CONTINUER LEUR ROUTE AVEC LUI. CEUX-CI, ÉTANT ARRIVÉS A CÉSARÉE, RENDIRENT LA LETTRE AU PROCURATEUR, ET REMIRENT PAUL ENTRE SES MAINS. (CHAP. 23, VERS. 31-33, JUSQU’AU VERS. 21 DU CHAP. XXIV)

ANALYSE.

  • 1-3. Saint Paul descend de Jérusalem à Césarée escorté comme un roi. – Il comparaît devant le gouverneur qui le trouve innocent, mais néanmoins qui le retient prisonnier.
  • 3 et 4. Il faut supporter patiemment les injures et se réconcilier avec son ennemi. – L’offensé s’honore lui-même en faisant les premières démarches auprès de l’offenseur.


1. Ainsi Paul se met en route, escorté comme un roi, par un si grand nombre de gardes, et pendant la nuit, parce qu’ils redoutent l’effervescence de la colère du peuple. La multitude cesse du moins de le poursuivre, après qu’elle l’a expulsé de la ville. Or, le tribun n’eut pas protégé son départ avec tant de précautions, si lui-même ne l’eût reconnu innocent, et si, en même temps, il n’avait connu les passions sanguinaires auxquelles les Juifs étaient en proie. « Le procurateur ayant donc lu la lettre, s’enquit de quelle province était Paul, et ayant appris – qu’il était de Cilicie, il lui dit : Je vous entendrai, quand vos accusateurs seront venus, et il commanda qu’on le gardât au palais d’Hérode (34, 35) ». Lysias avait déjà pris sa défense ; mais les Juifs reviennent à la charge contre lui, ils surprennent la bonne foi du juge, et Paul est de nouveau jeté en prison ; écoutez de quelle manière, car le texte sacré ajoute : « Cinq jours après, le grand prêtre Ananie descendit à Césarée, avec quelques anciens du peuple et un certain orateur nommé Tertulle, qui se rendirent accusateurs de Paul devant le procurateur ». Voyez de quelle manière, loin de se désister, ils viennent sans être arrêtés par les mille obstacles qui s’opposaient à cette démarche, de sorte qu’en ce moment même il leur est impossible de ne pas en ressentir une