Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/279

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HOMÉLIE LII.


LE LENDEMAIN DONC, AGRIPPA ET, BÉRÉNICE VINRENT AVEC GRANDE POMPE, ET ÉTANT ENTRÉS DANS LA SALLE DES AUDIENCES AVEC LES TRIBUNS ET. LES PRINCIPAUX DE LA VILLE. PAUL FUT AMENÉ PAR LE COMMANDEMENT DE FESTUS. (CHAP. 25, VERS. 23, JUSQU’AU VERS. 29 DU CHAP. XXVI).

ANALYSE.

  • 1. Paul devant le tribunal de Festus, et en présence du roi Agrippa et de la reine Bérénice. – Il se justifie et enseigne la résurrection de Jésus-Christ.
  • 2 et 3. Éloge de Paul. – Qu’il ne faut pas souhaiter d’être craint des hommes et que la vertu : l’emporte sur tous les biens.


1. Voyez quel auditoire se forme autour de Paul ! « Avec les principaux de la ville », dit le texte ; car le gouverneur et le roi ne s’avancent qu’après avoir réuni autour de leurs personnes tous leurs gardes, et au cortège se sont joints les tribuns ainsi que les premiers citoyens de la ville : en effet, ce sont ceux-là que le texte sacré appelle, par excellence, « les principaux ». Paul est ensuite amené, et voyez de quelle manière Festus annonce à l’assemblée qu’il l’y a fait comparaître, ne se contentant pas, de le proclamer innocent, mais prenant, en outre, sa défense : Que dit-il en effet ? « O roi Agrippa et vous qui êtes ici présents, vous voyez cet homme contre lequel tout le peuple juif m’est venu trouver dans Jérusalem et ici, me représentant avec de grands cris qu’il n’était pas juste de le laisser vivre plus longtemps. Cependant j’ai trouvé qu’il n’avait rien fait qui fût digne de mort ; et comme lui-même en a appelé à Auguste, j’ai décidé de le lui envoyer. Mais parce que je n’ai rien de certain à écrire à l’empereur, je l’ai fait avenir devant cette assemblée, et principalement devant vous, ô roi Agrippa, afin qu’après avoir examiné cette affaire je sache ce que je dois écrire. Car il me semble déraisonnable d’envoyer un prisonnier ; sans marquer en même temps quels sont les crimes dont on l’accuse (24-27) ». Considérez de quelle manière d’une part, il accuse les Juifs, et de l’autre, proclame l’innocence de Paul. Quel luxe inutile de formalités judiciaires ! Après l’enquête la plus approfondie, le gouverneur ne trouve pas de motif pour le condamner. Or les Juifs le disaient digne de mort. Voilà pourquoi il dit : « Cependant j’ai trouvé qu’il n’avait rien fait qui fût digne de mort » ; ajoutant ceci : « Je n’ai rien de certain à écrire à l’empereur ». Ainsi un trait bien frappant de l’innocence de Paul, c’est que le juge n’a rien à en dire. « C’est pourquoi, dit-il, je l’ai fait venir devant vous ; car il me semble déraisonnable d’envoyer un prisonnier sans marquer en même temps quels sont les crimes dont ou l’accuse ». Voyez dans quels embarras inextricables les Juifs ont jeté leurs magistrats ! Mais que fait Agrippa ? Désireux d’être renseigné touchant ces choses, il dit à Paul : « On vous permet de parler, pour votre défense ». Poussé par le vif désir qu’il a de l’entendre, le roi lui permet de parler. Et Paul prend immédiatement la parole, et s’énonce avec assurance, sans flatterie, se bornant à se dire heureux de ce qu’il lui est permis de parler en présence d’un prince qui sait tout ; et, ce qui le prouve, ce sont les raisons Mêmes qu’il avance ; écoutez-les : « Alors Paul, ayant étendu la main, commença sa défense en ces termes : Je m’estime heureux, ô roi