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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/287

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HOMÉLIE LIII.


LE ROI, LE GOUVERNEUR, BÉRÉNICE, ET CEUX QUI ÉTAIENT ASSIS AVEC EUX, SE LEVÈRENT. ET S’ÉTANT RETIRÉS A PART, ILS PARLÈRENT ENSEMBLE ET DIRENT : « CET HOMME N’A RIEN FAIT QUI SOIT DIGNE DE LA MORT OU DE LA PRISON ». AGRIPPA DIT A FESTUS : « CET HOMME POUVAIT ÊTRE RENVOYÉ ABSOUS, S’IL N’EN EUT POINT APPELÉ A CÉSAR. » (CHAP. XXVI VERS. 30-32, JUSQU’À LA FIN DU CHAPITRE XXVII)

ANALYSE.

  • 1-4. Saint Paul est embarqué pour aller à Rome comme prisonnier. – Tempête et naufrage. – Le navire est jeté sur la côte de l’île de Malte ; pas un des passagers ne périt.


5 Que c’est un grand avantage pour les hommes d’avoir un seul saint parmi eux. – La foi est un port sûr. – Grand pouvoir des saints.
1. Voyez comme ils rendent de nouveau leur, sentence à son sujet ; et après que Festus lui avait dit : « Vous êtes insensé, Paul », ils le déclarent innocent cri disant ainsi qu’il n’a mérité ni la mort, ni même la prison ; et ils l’auraient complètement relâché et mis hors de cause, s’il n’en eût appelé à César. Or, ceci arriva par la permission de la Providence ; c’est elle-même qui permit qu’on le laissât aller, sans le délivrer de ses chaînes. Voilà pourquoi il disait. « Jusqu’à être dans les chaînes comme un scélérat ». (2Tim. 2,9) Car si son maître a été mis an nombre îles méchants, à combien plus forte raison, lui, doit-il l’être ; mais il n’a pas plus de souci que ce même maître de la gloire ale ce monde. Et ce qui paraît étonnant, c’est qu’étant mêlé et confondu dans leurs rangs, il n’en ait reçu aucun mal.
« Après qu’il eut été résolu que nous serions embarqués pour nous rendre en Italie, on remit Paul avec d’autres prisonniers entre les mains d’un nommé Jules, centenier dans la cohorte appelée l’Auguste. Nous montâmes sur un vaisseau d’Adramyte, et nous levâmes l’ancre pour côtoyer les terres d’Asie, ayant avec nous Aristarque, macédonien de Thessalonique. Le jour suivant, nous arrivâmes à Sidon ». Remarquez que jusqu’à ce moment cet Aristarque est resté le compagnon de voyage de Paul, ce qui est utile pour qu’il puisse annoncer ensuite en Macédoine tout ce qui s’est passé. « Et Jules traitant Paul avec humanité, permit qu’il allât voir ses amis, et que l’on eût soin de lui. Étant partis de là, nous prîmes notre route au-dessous de Chypre, parce que les vents étaient contraires » (Act. 27,1-4) « Jules », dit-il, « traitant Paul avec humanité, lui permit… » Cette permission donnée honorait Jules ; de cette façon, Paul se rendant auprès de ses connaissances, pouvait en recevoir des soins ; car il est vraisemblable qu’il avait eu beaucoup à souffrir de la prison, des anxiétés, de ces déplacements incessants. Et remarquez que Jules ne dissimule pas ses intentions bienveillantes à ce sujet. Puis arrivent de nouvelles épreuves les vents sont encore une fois contraires. Voyez comme, de tout temps, les épreuves forment la trame de la vie des saints : ils avaient échappé au tribunal ; ils rencontrent maintenant le naufragé et la tempête. C’est ce que le texte expose comme il suit.
Et après avoir traversé la mer de Cilicie a et de Pamphylie, nous arrivâmes à Lystre de Lycie ; et là, le centenier ayant trouvé un vaisseau d’Alexandrie, qui faisait voile pour l’Italie, nous y fit embarquer ». – « Ayant trouvé », dit-il, « un vaisseau d’Alexandrie ». C’est bien à propos que ce navire est trouvé, pour que les actes de Paul soient annoncés,