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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/293

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odeurs désagréables : dé même là où l’on respire le parfum de la sainteté, le démon expire comme suffoqué par ces exhalaisons mortelles pour lui, tandis que ce même parfum, se répandant partout, réjouit tous ceux qui ont le bonheur de vivre avec ce saint, et dilate leurs âmes. Là où croissent les ronces et les épines, là pullulent de hideuses bêtes ; mais il ne croit ni ronces ; ni épines, là où s’exerce l’hospitalité ; car l’esprit de miséricorde et de charité, en y pénétrant, les retranche et les fait disparaître mieux que ne pourrait le faire la faux la plus tranchante ou le feu le plus violent. Ne craignez rien : de même que les renards respectent les lions, de même tout respecte l’empreinte des pas des saints. « Le juste », dit l’Écriture, « a toute l’assurance d’un lion ». Introduisons ces lions dans nos demeures, et toutes ces bêtes seront mises en fuite, sans que ceux-ci aient besoin de pousser de grands cris ; il leur suffira de parler. Car le rugissement du lion a moins de pouvoir pour mettre en fuite les bêtes sauvages, que la prière du juste pour mettre en fuite les démons ; il n’a qu’à parler, ils tremblent. Mais, me direz-vous, où sont aujourd’hui de tels hommes ? – Partout, si nous avons la foi, si nous cherchons, et si, pour trouver, nous n’épargnons pas nos peines. – Mais, dites-moi, où donc avez-vous cherché ? Quand vous êtes-vous jamais occupé de ce soin ? Si vous ne cherchez pas, ne soyez pas surpris que vous ne trouviez pas ##Rem. « Celui qui cherche, trouve », et non celui qui ne cherche pas. Allez entendre ceux qui vivent dans la solitude ; il y en a dans toutes les parties de l’univers. Si vous ne pouvez pas recevoir ce saint dans votre maison, allez le trouver, liez-vous avec lui ; ou, du moins, approchez-vous de sa demeure, pour que vous puissiez réussir à le voir et obtenir sa bénédiction. Car elle est puissante la bénédiction qui nous vient des saints : ne négligeons rien pour l’obtenir, afin qu’à l’aide de leurs prières, nous puissions jouir de la miséricorde de ce Dieu, qui fait ta force des saints, par la grâce et la charité de son Fils unique, avec lequel, gloire ; puissance, honneur, au Père et, au Saint-Esprit, maintenant et toujours, dans les siècles dès siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE LIV.


ET LES BARBARES NOUS TRAITÈRENT AVEC BEAUCOUP DE BONTÉ, CAR ILS NOUS REÇURENT TOUS CHEZ EUX ET ILS ALLUMÈRENT UN GRAND FEU A CAUSÉ DE LA PLUIE ET DU FROID QU’IL FAISAIT, ALORS PAUL AYANT RAMASSÉ QUELQUES SARMENTS, ET LES AYANT MIS AU FEU, UNE VIPÈRE, QUE LA CHALEUR EN FIT SORTIR, LE PRIT A LA MAIN. (CHAP. 28, VERS. 1-3, JUSQU’AU VERS. 16)

ANALYSE.

  • 1 et 2. Paul dans l’île de Malte, son arrivée à Rome. – 3. Les tentations procurent de grands avantages. – Utilité ces adversités.


1. Le texte nous explique de quelle manière les barbares leur témoignèrent leur humanité. « Ils nous reçurent tous chez eux », dit-il, « et allumèrent un grand feu ». Comme il était inutile qu’ils cherchassent à se sauver par un tel froid qui les aurait fait périr, ils allumèrent un grand feu. Paul ensuite jette dans le feu les sarments qu’il a ramassés.