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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/326

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et les autres qu’on devient riche. Que ce soit donc là notre règle de conduite, afin qu’enrichis en tout, nous obtenions le royaume des cieux, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui et avec qui, gloire, empire, honneur, appartiennent au Père en même temps qu’au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE IV.


CAR LA PAROLE DE LA CROIX EST UNE FOLIE POUR CEUX QUI SE PERDENT ; MAIS POUR CEUX QUI SE SAUVENT, C’EST-À-DIRE POUR NOUS, ELLE EST LA VERTU DE DIEU. CAR IL EST ÉCRIT : « JE PERDRAI LA SAGESSE DES SAGES, JE REJETTERAI LA SCIENCE DES SAVANTS ». QUE SONT DEVENUS LES SAGES ? QUE SONT DEVENUS. LES DOCTEURS DE LA LOI ? QUE SONT DEVENUS LES ESPRITS CURIEUX DE CE SIÈCLE ? (VERS. 18, 19, 20, JUSQU’A 25)

ANALYSE.

  • 1. Que l’on se perd par le raisonnement, et que l’on se sauve par la foi.
  • 2. Comment Dieu a confondu la sagesse humaine.
  • 3. Que le Christ persuade par les contraires, et comment.
  • 4-6. Que Socrate n’aurait pas bu la ciguë s’il n’y eût été contraint. – Le paganisme n’a produit qu’un Socrate, et la religion de Jésus, des milliers de martyrs, tous plus grands, plus admirables que Socrate. – Que l’établissement de la foi est un ouvrage tout divin. – Convertir les âmes par le bon exemple.


1. Pour l’homme malade et agonisant, les mets les plus sains n’ont pas de saveur, les amis et les proches deviennent importuns, souvent il ne les reconnaît pas et semble incommodé de leur présence. Il en est de même de ceux qui perdent leurs âmes : ils ignorent ce qui mène au salut, et trouvent importuns ceux qui s’occupent d’eux. C’est là l’effet de leur maladie et non de la nature des choses. Il en est des infidèles comme des fous, qui haïssent ceux qui les soignent, et les accablent d’injures. Mais comme ceux-ci ; à raison même des injures qu’ils reçoivent, sentent croître leur pitié et couler leurs larmes, parce que méconnaître ses meilleurs amis leur semble être l’indice du paroxysme de la maladie : ainsi devons-nous faire à l’égard des Grecs, et pleurer sur eux plus qu’on ne pleure sur une épouse, parce qu’ils ignorent le salut offert à tous. Car un époux ne doit pas aimer son épouse autant que nous devons aimer tous les hommes, Grecs ou autres, et les attirer au salut. Pleurons-les donc, parce que la parole de la croix, qui est la sagesse et la force, est pour eux une folie, suivant ce qui est écrit : « La parole de la croix est une folie pour ceux qui se perdent ». Et comme il était vraisemblable que, voyant la croix tournée en dérision par les Grecs, les Corinthiens résisteraient dans la mesure de leur propre sagesse, et se donneraient beaucoup de trouble pour réfuter les discours des païens, Paul les console en leur disant : Ne pensez pas que ce soit là une chose étrange et insolite. Il en est dans la nature même des choses, que la vertu de la croix soit méconnue de ceux qui se perdent ; car ils n’ont plus le sens ; ils sont fous. Voilà pourquoi ils profèrent des injures et ne supportent