Aller au contenu

Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/345

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui sont chargés de conduire à la vérité, ne se lassent point de répéter des choses utiles. Si des imposteurs emploient tant de moyens, dépensent de l’argent, prodiguent les paroles, s’exposent aux dangers, font parade de leur pouvoir ; à plus forte raison nous, qui sommes chargés de vous arracher à la séduction, devons-nous supporter les périls, la mort, tout au monde, pour nous sauver nous-mêmes et sauver les autres, pour nous rendre invulnérables aux traits de l’ennemi et acquérir ainsi les biens promis, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, etc.

HOMÉLIE VII.


CEPENDANT NOUS PRÊCHONS LA SAGESSE PARMI LES PARFAITS : NON LA SAGESSE DE CE SIÈCLE NI DES PRINCES DE CE SIÈCLE, QUI PÉRISSENT ; MAIS NOUS PRÊCHONS LA SAGESSE DE DIEU DANS LE MYSTÈRE, SAGESSE QUI À ÉTÉ CACHÉE, QUE DIEU À PRÉDESTINÉE AVANT LES SIÈCLES POUR NOTRE GLOIRE. (CHAP. 2, VERS. 6, 7, JUSQU’À LA FIN DU CHAPITRE)

ANALYSE.

  • 1. Que la sagesse des philosophes n’est qu’une folie. – Que les mystères ont besoin de foi. – Par la foi nous croyons autre chose que ce que nous voyons.

2 Voici que je vous dis un mystère : Tous nous ne dormirons pas, mais tous nous serons changés.

  • 3. Que plusieurs livres de la sainte Écriture se sont perdus. – Que la sagesse humaine n’est qu’une servante.
  • 4. Que certains mystères n’ont été connus des anges qu’après la révélation qui en a été faite aux hommes. – Ce que signifie cette parole : comparant les choses spirituelles. – Que l’homme animal ne perçoit pas ce qui est de l’Esprit.
  • 5. Unanimes dans l’enseignement de l’erreur, par exemple dans la négation de la création ex nihilo, les philosophes se sont partagés dans l’enseignement de la vérité, par exemple, ils sont bien loin d’avoir été d’accord sur la question de l’immortalité de l’âme.
  • 6. Pour nous ; nous avons la pensée de Jésus-Christ.
  • 7. Combien étaient nombreux et difficiles les obstacles qui s’opposaient à la prédication de l’Évangile.
  • 8. Qu’il fallait la vertu de Dieu pour triompher de tant de difficultés.
  • 9. Les miracles que faisait Jésus-Christ prouvaient alors la vérité de ses prédictions, et aujourd’hui l’accomplissement des prédictions prouve la vérité des miracles. – Résumé.


1. Ceux qui ont la vue malade semblent mieux s’accommoder des ténèbres que de la lumière ; aussi cherchent-ils de préférence les appartements où il n’y a qu’un demi-jour. C’est, ce qui arrive aussi en fait de sagesse spirituelle. La sagesse de Dieu passe pour une folie aux yeux des profanes ; et ils regardent la leur propre, qui est une véritable folie, comme la vraie sagesse. C’est absolument comme si un homme habile et pilote expérimenté, promettait de traverser une mer immense sans navire, et sans voiles, et essayait de prouver par des raisonnements que la chose est possible ; tandis qu’un autre, absolument ignorant, se confierait à un vaisseau, à un pilote et à des matelots, et opérerait ainsi son passage en sécurité. La prétendue ignorance de celui-ci serait plus sage que la sagesse du premier. C’est quelque chose de beau que l’art du pilote ! mais quand il promet trop, il devient une sorte de folie, aussi bien que tout art qui ne sait pas se tenir dans ses limites.
Ainsi la sagesse profane eût été une sagesse, si elle se fût guidée par l’Esprit ; mais comme elle ne s’est fiée qu’à elle-même, et n’a pas cru avoir besoin de ce secours, elle est devenue