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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/367

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qui sont dans ces dispositions, et je verse sur eux des larmes ; voulussent-ils m’accabler de coups, je le supporterais volontiers, pourvu qu’ils se corrigeassent de leur inhumanité. Je ne suis pas le seul à retrancher de tels hommes de l’espèce humaine ; le prophète le fait avec moi, quand il dit : « L’homme étant en honneur, n’a pas compris, mais il s’est ravalé au niveau des animaux sans raison ». (Ps. 38) Soyons donc enfin des hommes, levons les yeux vers le ciel, et recevons de là ce qui nous renouvellera selon l’image de Dieu (Col. 3,10), et recouvrons-nous nous-mêmes, afin d’obtenir les biens futurs, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en qui appartiennent, au Père, en union avec le Saint-Esprit, la gloire, la force, l’honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE X.


QUE PERSONNE NE S’ABUSE. SI QUELQU’UN D’ENTRE VOUS PARAÎT SAGE SELON CE SIÈCLE, QU’IL DEVIENNE FOU POUR ÊTRE SAGE ; VU QUE LA SAGESSE. DE CE SIÈCLE EST FOLIE DEVANT DIEU. (I COR. 3,18, 19, JUSQU’À LA FIN DU CHAPITRE)

ANALYSE.

  • 1. L’Apôtre reprend t’attaque Contre la sagesse profane.
  • 2. Paul, après avoir foulé aux pieds la sagesse humaine, s’adresse aux Corinthiens qui divisaient l’Église en se disant disciples et sectateurs de tel et tel maître et docteur.
  • 3 et 4. Que (homme doit tout à Dieu ; et qu’il lui doit rendre tout. – Qu’il faut être prêt à quitter la vie de bon cœur quand il y a quelque engagement de le faire. – Avis aux dignitaires ecclésiastiques, qu’ils ne sont que des dispensateurs. – Sentiments que doivent avoir les pères et, mères à qui Dieu reprend les enfants qu’il leur avait donnés. – Du bon usage des biens. – Que la société civile est prospère, ainsi que le corps humain, lorsque chaque membre donne de ce qu’il a aux autres.


1. Comme je l’ai déjà dit : Ayant été amené à accuser le fornicateur avant le moment favorable, après l’avoir attaqué en peu de mots par des allusions voilées et avoir troublé sa conscience, il recommence le combat contre la sagesse du dehors et s’en prend à ceux qui s’en glorifient et déchirent l’Église, afin qu’ayant épuisé ce sujet et traité dans tous ses détails ce point capital, il porte ensuite tolite la vivacité de son langage sur le coupable contre lequel il n’a encore fait qu’escarmoucher jusque-là. Car c’est à celui-ci surtout que s’adressent ces paroles : « Que personne ne s’abuse ». Il le frappe d’épouvante tout en usant de douceur ; il l’a encore principalement en vue quand il parle de « paille », et quand il dit : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de « Dieu habite en vous ? » En effet, les deux motifs qui.. nous retirent ordinairement du péché sont le souvenir du supplice qui lui est réservé, et la considération de notre propre dignité. En parlant de foin et de paille, il a jeté la terreur ; en rappelant notre dignité et notre noblesse, il a fait rougir ; par le premier de ces motifs, il corrige les plus insensibles, par le second il excite les plus sages à devenir meilleurs. « Que personne ne s’abuse. Si quelqu’un d’entre vous paraît sage selon ce siècle, qu’il devienne fou ». Il veut que l’on