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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/387

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voilà ce qu’on ne saurait assez déplorer. Dieu vous a honoré de l’huile spirituelle, et vous salissez votre fils avec de la boue ? Dieu vous a honoré, et vous vous déshonorez ? C’est de la croix, cette invincible protectrice, qu’il faut se signer le front, et vous la rejetez pour tomber dans un égarement diabolique ? Et s’il en est parmi vous à qui ces choses paraissent de peu d’importance, qu’ils sachent qu’elles sont l’origine de grands maux, et que Paul n’a point cru devoir les négliger comme insignifiantes. Qu’y a-t-il en effet de moins important pour l’homme que de se couvrir la tête ? Et voyez pourtant quel intérêt l’apôtre y attache, avec quelle énergie il le défend, lapant jusqu’à dire, entre autres choses, qu’en se couvrant l’homme déshonore sa tête. Mais si un homme déshonore sa tête en la couvrant, comment celui qui frotte de boue un enfant, ne le rend-il pas abominable ? Comment, je vous le demande, le remettra-t-il aux mains du prêtre ? Comment oserez-vous prier le prêtre de marquer du sceau, un front que vous avez enduit de boue ? Ne faites pas cela, mes frères, ne le faites pas ; mais dès le bas âge ; munissez vos enfants des armes spirituelles ; apprenez-leur à se signer le front avec la main ; et avant qu’ils le puissent, imprimez-leur vous-mêmes le signe de la croix.
Que dire des autres observances sataniques que, pour leur propre malheur, les sages-femmes emploient dans les douleurs de l’enfantement ? Et de celles qui accompagnent la mort et la sépulture : ces gémissements, ces lamentations insensées, ces extravagances sur les tombeaux, ce soin des monuments funèbres, ces troupes inutiles et ridicules de pleureuses, ces jours de remarque, ces entrées, ces sorties ? Et voilà la gloire que vous recherchez ? Et comment ne serait-ce pas le comble de la folie d’ambitionner les suffrages d’hommes aussi pervertis, aussi désordonnés dans leur conduite, au lieu de recourir à Celui dont l’œil ne dort pas, et de ne s’attacher qu’à son approbation dans nos actes et dans nos paroles ? Les louanges de ceux-là ne sauraient nous servir ; mais Celui-ci, si nos actions lui sont agréables, nous rendra glorieux ici-bas et nous communiquera, au jour à venir, ses mystérieux trésors. Puissions-nous tous tels obtenir par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en qui appartiennent au Père, en union avec le Saint-Esprit, la gloire, l’empire, l’honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XIII.


NOUS SOMMES, NOUS, INSENSÉS À CAUSE DU CHRIST (IL EST NÉCESSAIRE DE REPRENDRE ICI NOTRE DISCOURS), MAIS VOUS, VOUS ÊTES SAGES DANS LE CHRIST ; NOUS SOMMES FAIBLES, ET VOUS ÊTES FORTS ; VOUS ÉTÉS HONORÉS, MAIS NOUS SOMMES MÉPRISÉS. (CHAP. 4,10, JUSQU’AU VERS. 16)

ANALYSE.

  • 1. Saint Paul fait voir aux Corinthiens combien leur présomption est déplacée.
  • 2. Saint Paul achève de toucher les Corinthiens en leur montrant une charité d’apôtre, et une tendresse de père.
  • 3-5. Que nous pouvons imiter le Christ. – Applaudissement de l’auditoire. – Portrait de saint Paul et de sa vertu.— Qu’il n’est pas besoin qu’il y ait des persécutions pour être vraiment chrétien. – De la guerre continuelle que nous avons à soutenir contre le démon. – Les richesses ne sont pas un mal lorsqu’on en fait un bon usage.


1. Après avoir parlé avec la plus grande gravité (ce qui blessait plus que toutes les accusations possibles), il reprend la parole avec la dignité qui lui convient. Il a dit plus haut : «