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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/393

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conseil. Il vous prie, en effet, de lever les yeux vers le Seigneur, et il vous ôte la crainte de la pauvreté pour l’avenir : on peut voir un grand enseignement dans les paroles des mendiants.
Que disent les riches, au contraire ? Ils parlent comme des pourceaux, des chiens, des loups et des autres bêtes sauvages. Les uns parlent de tables, de mets, d’assaisonnements, devins de toute espèce, de parfums, de vêtements, de tout ce qui concerne les folies du luxe ; les autres parlent d’usures et de prêts ; et, fabricant des billets où les dettes sont portées à un chiffre monstrueux, et qui sont supposés dater des pères et des grands-pères, ils prennent à l’un sa maison, à l’autre son champ, à cet autre son esclave et tout ce qu’il possède. Et que dire de ces testaments écrits avec du sang plutôt qu’avec de l’encre ? Au moyen de terreurs paniques ou de quelques légères promesses, ils déterminent de petits propriétaires à les choisir pour héritiers, au détriment de proches souvent accablés par la pauvreté. Cette fureur, cette cruauté, ne dépassent-elles pas celles des bêtes féroces ? Je vous en prie donc, fuyons de telles richesses, source de honte et de meurtre ; acquérons les richesses spirituelles, cherchons les trésors qui sont dans le ciel. Ceux qui les possèdent sont certainement riches ; ils vivent dans l’abondance, ils jouissent des biens de la terre et de ceux du ciel. En effet, celui qui veut être pauvre selon Dieu, voit toutes les portes s’ouvrir devant lui. Chacun donne à celui qui, par amour pour Dieu, ne possède rien ; mais celui qui veut acquérir même peu de chose au prix de l’injustice, se ferme toutes les portes. Afin donc d’obtenir les richesses de ce monde et celles de l’autre, choisissons la richesse solide et immortelle. Puissions-nous y parvenir tous par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en qui appartiennent, au Père en union avec le Saint-Esprit, la gloire, la force, l’honneur, maintenant et toujours ; et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XIV.


C’EST POURQUOI JE VOUS AI ENVOYÉ TIMOTHÉE, QUI EST MON FILS BIEN-AIMÉ ET FIDÈLE DANS LE SEIGNEUR ; IL VOUS RAPPELLERA MES VOIES EN JÉSUS-CHRIST. (CHAP. 4,17, JUSQU’À LA FIN DU CHAP)

ANALYSE.

  • 1. Pourquoi saint Paul fait porter sa lettre par son disciple Timothée.
  • 2. Que les œuvres valent mieux que les paroles.
  • 3. Comment s’acquiert le royaume des cieux. – Ce n’est pas vouloir le bien que de le vouloir faiblement et sans rien faire. – Pourquoi Dieu a donné à l’homme le libre arbitre.
  • 4. Que la vertu est plus aisée que le vice. – Qu’un pauvre qui ne désire rien est préférable à un riche cupide.
  • 5. Insatiabilité des avares ; maux qu’elle cause.


1. Considérez ici, je vous prie, une âme généreuse, plus ardente, plus vive que le feu. Il aurait voulu être, chez les Corinthiens, si malades et Si divisés. Car il savait combien sa présence était utile à ses disciples, combien son absence leur était nuisible. Il indique le premier point dans sa lettre aux Philippiens, quand il leur dit : « Non seulement en ma présence, mais bien plus encore en mon absence, comme en ce moment, opérez votre salut avec crainte et tremblement. » (Phil. 2,12) ; et le second quand il dit encore dans