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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/402

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s’il dit : « Comme vous êtes des azymes », ce n’est pas qu’ils soient tous purs, mais il veut dire : Comme il convient que vous soyez. « Car notre agneau pascal, le Christ, a été immolé. C’est pourquoi mangeons la pâque, non avec un vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des azymes de sincérité et de vérité ». C’est ainsi que le Christ a appelé la doctrine, levain. Et Paul continue la métaphore ; en leur rappelant l’histoire ancienne, la pâque, tes azymes, les bienfaits anciens et nouveaux, les punitions et les châtiments.
C’est donc un temps de fête que le temps de cette vie. Quand il dit : « Faisons festin » ; ce n’est pas parce que c’était alors la pâque ou la Pentecôte ; mais il veut faire entendre que la vie est pour les chrétiens une fête continuelle, à cause de l’abondance des biens qu’ils reçoivent. Et quel bien en effet vous fait défaut ? Le Fils de Dieu s’est fait homme pour vous ; il vous a délivrés de la mort et appelés au royaume du ciel. Vous donc qui avez reçu et recevez de tels bienfaits, comment ne seriez-vous pas toujours en fête ? Que personne donc ne s’attriste parce qu’il est pauvre ou malade, ou qu’on lui tend des embûches : car notre vie est une fête perpétuelle. « Réjouissez-vous dans le Seigneur, réjouissez-vous, je vous le dis encore une fois, réjouissez-vous ». (Phil. 4,4) Or, dais les jours de fête, personne ne met de sales habits ; n’en mettons donc point : car ce sont des noces, des noces spirituelles. Il est écrit : « Le royaume des cieux est semblable à un roi qui voulut faire les noces de son fils ». (Mt. 22,2) Or, quand un roi fait des noces et les noces de son fils, peut-il y avoir une plus grande fête ? Que personne donc n’y paraisse en haillons. Nous ne parlons pas ici de vêtements, mais d’actions impures. Si en effet un des convives de la noce, trouvé salement vêtu quand les autres l’étaient magnifiquement, fut expulsé avec ignominie ; songez quelle sévérité, quelle pureté il faut pour prendre part à cet autre festin nuptial. Et ce n’est pas seulement pour cela que l’apôtre leur parle des azymes ; mais, indiquant le rapport de l’Ancien Testament avec le Nouveau, il fait voir qu’après les azymes, il n’est plus permis de retourner en Égypte, sous peine de sabir le même châtiment que ceux qui voulurent y retourner ; vu que ce n’étaient là que des figures, quoi qu’en dise le Juif impudent. En effet, interrogez-le là-dessus, il ne vous dira rien qui vaille ; ou s’il répond quelque chose, ce ne sera pas dans le même sens que nous, puisqu’il ne connaît pas la vérité. Il vous dira, par exemple, que Dieu a changé les dispositions des Égyptiens au point qu’ils ont chassé eux-mêmes ceux qu’ils retenaient naguère, de force et à qui ils n’avaient pas même permis de faire fermenter là pâte. Mais si quelqu’un m’interroge, je ne lui parlerai pas de l’Égypte, ni de Pharaon, mais de l’affranchissement de l’esclavage des démons et des ténèbres du diable ; je ne parlerai pas de Moïse, mais du Fils de Dieu ; ni de la mer Rouge, mais du baptême si fécond en bons résultats, et qui est la mort du vieil homme. De plus, si vous demandez au Juif pourquoi il fait absolument disparaître le levain, il gardera le silence, il ne vous en dira pas la raison. C’est que, parmi ces prescriptions, les unes étaient des figures de l’avenir et contenaient la raison de ce qui se fait aujourd’hui ; les autres avaient pour but d’éloigner les Juifs du mal et de les empêcher de ; rester dans les ombres. Que signifient, de grâce, ces mots « Mâle, sans tache et âgé d’un an ? » Et ceux-ci : « On ne lui brisera pas les os ? » Pourquoi appeler les voisins ? Pourquoi manger « debout », et le soir ? Pourquoi le bang sur les maisons, comme sauvegarde ? À ces questions le Juif ne répondra qu’en parlant de l’Égypte, toujours de l’Égypte ; et moi j’expliquerai ce que signifie ce sang, pourquoi la circonstance du soir, pourquoi tous devaient manger ensemble et debout.
4. En premier lieu, disons pourquoi le levain devait entièrement disparaître. Quel est le sens de l’énigme ? Le fidèle doit être exempt de tout vice. Comme celui chez qui en avait trouvé du vieux levain était condamné à mort, ainsi en est-il de nous, si nous sommes trouvés entachés de mal. Il ne peut se faire qu’une punition si grande dans le temps des figures, ne le soit encore beaucoup plus dans le nôtre.
En effet, si les Juifs sont si soigneux à faire disparaître le levain, jusqu’à faire des recherches dans les trous de souris ; combien ne devons-nous pas l’être davantage pour sonder notre âme et la purifier de toute pensée impure. Mais cet usage, pratiqué hier par les Juifs, n’existe plus : car partout où il y a un Juif, on trouve du levain. Au milieu des