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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/418

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perversité, de peur qu’ils ne coupent la racine de leurs maux, s’ils venaient à la connaître. Mais vous qui connaissez ses embûches, tournez votre colère contre lui, mettez le cocher sur le siège et tournez, vos yeux vers Dieu. Partout ailleurs, celui qui propose un combat ne s’en mêle pas et attend la fin : mais ici c’est Dieu même qui règle et établit la lutte.
Rendons-le-nous donc propice, et nous obtiendrons certainement les biens futurs, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en qui appartiennent au Père, en union avec le Saint-Esprit, la gloire, l’empire, la force, l’honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XVIII.


NE SAVEZ-VOUS PAS QUE VOS CORPS SONT LES MEMBRES DU CHRIST ? ENLÈVERAI-JE DONC LES MEMBRES DU CHRIST POUR EN FAIRE DES MEMBRES DE PROSTITUÉE ? À DIEU NE PLAISE ! (CHAP. 6, VERS. 15, JUSQU’À LA FIN DU CHAPITRE)

ANALYSE.

  • 1. Contre la fornication
  • 2. Nos corps comme nos rimes appartiennent au Christ qui les a rachetés au prix de son sang ; nous n’avons donc pas le droit de les livrer de nouveau à Satan.
  • 3 et 4. Combien ceux qui parent leurs corps ont sujet de craindre. – Comment nous devons glorifier le nom de Dieu. – Contre l’avarice. – Que la pauvreté est comme une fournaise. – Qu’il faut joindre l’humilité aux souffrances.


1. Après avoir passé du fornicateur à l’avare, il revient de l’avare au fornicateur, non en s’adressant à lui, mais à ceux qui n’ont pas commis ce péché ; et pour les en garantir, il frappe encore sur le coupable. En effet, bien qu’on s’adresse à d’autres, celui qui a péché est néanmoins atteint, parce que sa conscience s’éveille et lui fait sentir le remords. La crainte de la : punition suffirait, il est vrai, à les maintenir dans la continence ; mais comme il ne voulait pas que la crainte fût leur seul mobile cri : cela, il y ajoute des menaces et des raisonnements. Après avoir donc déterminé le genre de péché, fixé le châtiment, démontré le tort que le crime du fornicateur causait à tout le monde, il a quitté ce sujet pour passer à l’avare, et a conclu son discours en menaçant celui-ci de l’exclusion du royaume des cieux, lui et tous ceux dont il a fait l’énumération ; maintenant il formule un avertissement plus terrible. En effet, celui qui se contente de punir une faute sans en faire voir la gravité, n’obtient pas grand résultat par le châtiment ; et celui qui se contente de faire rougir sans épouvanter par la punition, ne touche pas fort les hommes insensibles. C’est pourquoi Paul fait l’un et l’autre ; il fait rougir en disant : « Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? » Et il épouvante en disant : « Ne savez-vous pas que les avares n’entreront « pas dans le royaume des cieux ? » Il emploie le même procédé à l’égard du fornicateur car après l’avoir d’abord effrayé par ce qu’il vient de dire, après l’avoir retranché et livré à Satan, après avoir rappelé le dernier jour, il le fait de nouveau rougir par ces paroles : « Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres du Christ ? » Comme s’il s’adressait désormais à des enfants de bonne naissance : C’est une explication plus claire de ce