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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/423

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Tel doit être l’homme courageux, modéré et doux, surtout dans les dangers, pour ne pas paraître aller à ces combats par colère et par vaine gloire, mais par courage et avec modération. C’est à celui qui commet l’injustice à supporter le soupçon de ces coupables motifs ; quant à celui qui les subit, qui souffre violence et combat avec douceur, non seulement on l’admire comme un homme de cœur, mais on ne le vante pas moins pour sa modération et sa douceur : ce que firent alors les trois enfants, en montrant tout le courage et toute la douceur possibles, et n’agissant point en vue d’un prix ou d’une récompense. Et quand même il ne voudrait pas nous sauver, ajoutent-ils, nous n’adorerons pas vos dieux ; car nous sommes déjà récompensés par cela seul que nous sommes jugés dignes d’être délivrés de l’impiété et brûlés pour cette fin. Et nous aussi qui avons déjà notre récompense (et nous l’avons, puisque nous avons été jugés dignes de connaître le Christ et de devenir ses membres), n’en faisons pas les membres d’une prostituée. C’est par ce mot terrible qu’il faut finir ce discours ; afin que, sous l’impression de la plus vive frayeur, nous devenions plus purs que l’or et persévérions dans cet état. C’est ainsi que délivrés de la fornication nous pourrons voir le Christ. Puissions-nous le voir tous avec confiance au dernier jour, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en qui appartiennent au Père, en union avec le Saint-Esprit, la gloire, la force, l’honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XIX.


QUANT AUX CHOSES DONT VOUS M’AVEZ ÉCRIT : IL EST AVANTAGEUX À L’HOMME DE NE TOUCHER AUCUNE FEMME ; MAIS, À CAUSE DE LA FORNICATION, QUE CHAQUE HOMME AIT SA FEMME ET CHAQUE FEMME SON MARI. (CHAP. 7, VERS. 1, 2, JUSQU’À LA FIN DU CHAP)

ANALYSE.

  • 1. Du devoir conjugal : exhortation indirecte à la virginité plus parfaite que le mariage.
  • 2 et 3. Ne s’abstenir du mariage que pour vaquer à des devoirs religieux importants. – Conduite que doivent tenir les veuves. – Que l’adultère est un motif suffisant pour dissoudre le mariage. – Que les mariages mixtes, c’est-à-dire, dans lesquels l’un des époux est chrétien et l’autre non, ne doivent pas être dissous.
  • 4 et 5. Devant le Christ, l’esclave et l’homme libre sont égaux.
  • 6. Avis important aux personnes mariées et aux vierges.


1. Après avoir corrigé trois vices : le schisme dans l’Église, la fornication et l’avarice, il adoucit son langage ; et pour reposer son auditoire de ces sujets pénibles, il donne des avis et des conseils sur le mariage et la virginité. Dans la seconde épître, il prend la marche contraire ; après avoir commencé par des sujets plus doux, il finit par de plus désagréables. Ici, après avoir parlé de la virginité, il en revient encore à frapper, non d’une manière continue, mais en alternant dans les deux sens, selon que la circonstance et l’état des choses l’exigeaient. Aussi dit-il : « Quant aux choses dont vous m’avez écrit ». En effet on lui avait écrit pour savoir s’il fallait s’abstenir du mariage ou non. Répondant à cette question et avant d’établir la loi du mariage, il commence par parler de la virginité : « Il est