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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/430

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 Si donc quelqu’un pense que ce lui soit un déshonneur que sa fille reste vierge ». Ici il semble parler en faveur du mariage ; néanmoins tout se rapporte à la virginité ; car il permet même un second mariage, mais seulement « dans le Seigneur ». Que veut dire : « dans le Seigneur ? » C’est-à-dire, avec chasteté, avec honnêteté ; car il en faut partout : c’est là ce que nous devons chercher ; autrement il n’est pas possible de voir Dieu. Si nous avons passé sous silence ce qu’il y a à dire sur la virginité, qu’on ne nous accuse pas de négligence. Car nous avons composé un livre entier sur ce passage ; et après y avoir traité ce sujet avec autant de soin qu’il nous a été possible, nous avons cru inutile d’y revenir aujourd’hui. Nous y renvoyons donc nos auditeurs, et nous nous contentons de dire ici qu’il faut garder la continence, puisque l’apôtre nous dit : « Cherchez à tout prix la paix et la sainteté, sans laquelle personne ne verra le Seigneur ». (Héb. 12,14) Cherchons-la donc, soit que, nous vivions dans la virginité, soit que nous vivions dans un premier ou dans un second mariage, afin de mériter de voir Dieu et d’obtenir le royaume des cieux, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en qui appartiennent, au Père, en union avec le Saint-Esprit, la gloire, l’empire, l’honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XX.


QUANT À CE QU’ON OFFRE EN SACRIFICE AUX IDOLES, NOUS SAVONS QUE NOUS AVONS TOUS UNE SCIENCE. LA SCIENCE ENFLE, LA CHARITÉ ÉDIFIE. (CHAP. 8, VERS. 1, JUSQU’A LA FIN DU CHAP)

ANALYSE.

  • 1. La science inutile sans la charité.
  • 2. L’homme ne peut connaître Dieu parfaitement.
  • 3. Saint Paul enseigne le néant des idoles et l’unité de Dieu, il ne parle de la Trinité qu’avec beaucoup de ménagement, à cause de la faiblesse de ceux à qui il avait affaire, et de peur qu’ils ne s’imaginent qu’il admet plusieurs dieux.
  • 4. Une action a beau être indifférente par elle-même, si on la commet en la croyant mauvaise, on pèche. – Notre conscience est la mesure de nos actes.
  • 5. s’abstenir d’une chose en soi indifférente, s’il en doit résulter un scandale.
  • 6. Contre le faste et la vanité du monde et des riches.


1. Il faut d’abord expliquer le sens de ce passage ; cela facilitera l’intelligence de ce que nous devons dire. Celui qui voit accuser quelqu’un et ne connaît pas la nature de sa faute, ne comprendra rien à ce que l’on dira. Que reproche donc ici Paul aux Corinthiens ? Un grand crime, source de bien des maux. Lequel ? Un grand nombre d’entre eux sachant que ce n’est pas ce qui entre dans l’homme qui le souille, mais ce qui en sort ; que les idoles, le bois, la pierre, les démons ne peuvent ni aider, ni nuire, abusaient outre mesure de cette parfaite connaissance, à leur détriment et à celui des autres. En effet, ils allaient aux idoles, y prenaient place à table, et causaient par là un grand mal. Car ceux qui craignaient encore les idoles, qui ne savaient point encore les mépriser, participaient à ces repas, parce qu’ils voyaient de plus parfaits qu’eux s’y asseoir, et ils en éprouvaient un très grand dommage (vu qu’ils ne touchaient pas dans les mêmes dispositions que