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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/498

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Jésus-Christ, à qui appartient, comme l’empire, l’honneur, maintenant et toujours, au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXIX.


POUR CE QUI EST DES DONS SPIRITUELS, MES FRÈRES, JE NE VEUX PAS, QUE VOUS IGNORIEZ CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR. VOUS VOUS SOUVENEZ BIEN QU’ÉTANT PAÏENS, VOUS VOUS LAISSIEZ. ENTRAÎNER SELON QU’ON VOUS MENAIT VERS LES IDOLES MUETTES. (CHAP. 12, VERS. 12)

ANALYSE.

  • 1. Sur la diversité des dons du Saint-Esprit. – Rivalité entre les chrétiens, à ce sujet. – Contre l’orgueil, d’une part, l’envie, de l’autre. – Différence entre les prophètes inspirés de Dieu et les devoirs du paganisme ; manière de les reconnaître.
  • 2. Quelle que soit la diversité des dons, ils viennent tous d’un seul et même esprit.
  • 3. Explication de chacun de ces dons différents.
  • 4 et 5. De l’Esprit, égal au Père et au Fils, agissant de lui-même, sans être mis en mouvement par une cause étrangère à lui. – Il ne faut pas critiquer la distribution que Dieu fait de tous les biens.
  • 6. Vanité des richesses. – Exhortation à les mépriser.


1. Tout ce passage est fort obscur ; l’obscurité tient à l’ignorance où nous sommes des prodiges qu’on voyait alors, et qui n’arrivent plus aujourd’hui. Et pourquoi n’arrivent-ils plus aujourd’hui ? Voici que le besoin d’expliquer l’obscurité nous suggère une question nouvelle. Pourquoi ce qui arrivait alors, ne se présente-t-il plus aujourd’hui ? Remettons à un autre jour la dernière partie de la question. En attendant, disons ce qui se passait autrefois. Donc, autrefois qu’arrivait-il ? Après le baptême, tout de suite, on parlait différentes langues, et il y avait plus que le don des langues ; un grand nombre de personnes prophétisaient ; quelques-unes manifestaient encore d’autres facultés puissantes. En effet, on venait de quitter les idoles, les nouveaux venus n’avaient aucune idée claire ; ils n’avaient pas appris ce qui se trouve dans les anciens livres ; alors, au moment du baptême, ils recevaient l’Esprit. L’Esprit, ils ne le voyaient pas, puisqu’il est invisible, mais la grâce donnait une preuve sensible de la merveilleuse opération. L’un parlait la langue des Perses ; un autre, celle de Rome ; un autre, celle des Indes ; un autre encore, fane autre langue, et tout de suite ; et c’était, pour les hommes du dehors, la preuve que l’Esprit-Saint était dans celui qui parlait.
Voilà pourquoi l’apôtre, exprimant ce fait, dit : « La manifestation de l’Esprit a été donnée à chacun pour l’utilité ». Il donne ce nom de manifestation de l’Esprit aux dons et aux grâces spirituelles. Les apôtres, ayant reçu ce premier signe de la présence de l’Esprit, les fidèles aussi reçurent le don des langues ; et non seulement ce don, mais d’autres encore, en très grand nombre. Car beaucoup de personnes ressuscitaient les morts, et chassaient les démons, et opéraient encore beaucoup de miracles du même genre. Ils avaient donc tous leur part de ces dons ; les uns plus, les autres moins. Mais le don des langues était toujours le plus ordinaire.
Et ce fut ce don qui fut une cause de schisme à Corinthe, non par sa nature propre,