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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/564

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HOMÉLIE XXXVII.==
QUE VOS FEMMES SE TAISENT DANS LES ÉGLISES ; IL NE LEUR EST POINT PERMIS DE PARLER, MAIS ELLES DOIVENT ÊTRE SOUMISES, AINSI QUE LE DIT LA LOI. (CHAP. 14, VERS. 34)

ANALYSE.

  • 1 et 2. Réserve que les femmes doivent garder dans les assemblées de l’Église.
  • 2-4. Que l’ordre doit partout régner. – Que l’avarice est une maladie. – Du trouble que les passions causent dans le monde.


1. Après avoir réprimandé le tumulte qui naît des langues, et celui qui naît des prophéties, et porté la loi que ceux qui parlent le fassent tour à tour, et que ceux qui prophétisent se taisent quand un autre prend, la parole, il arrive enfin au trouble que causent les femmes, et gourmande leur bavardage importun : et il le fait à juste titre. Car si ceux qui ont les grâces ne doivent point parler au hasard, ni quand il leur plaît, quoiqu’ils soient inspirés du Saint-Esprit, que dire du bavardage vain et inconsidéré des femmes. C’est pourquoi il leur ferme la bouche – avec une grande autorité, et il les fait taire, en s’armant de la loi. En effet, il ne donne pas seulement des conseils ou des exhortations, mais il commande avec force, citant à ce sujet l’ancienne loi. Après avoir dit : « Que vos femmes se taisent dans les églises ; il ne leur est point permis a de parler, mais elles doivent être soumises », il ajoute : « Comme la loi le dit ». Et où la loi dit-elle cela ? « Tu te tourneras vers ton mari et il te commandera ». (Gen. 3,16) Voyez-vous la sagesse de Paul, et le grand témoignage dont il se sert, ne leur ordonnant pas seulement de se taire, mais de se taire avec crainte, et une crainte aussi grande que celle d’une esclave. C’est pourquoi après avoir dit : « Il ne leur est point permis de parler », il n’ajoute point : Elles doivent se taire ; au lieu de « se taire », il a mis ce qui est plus fort : Être soumises. Si elles doivent se tenir ainsi devant leurs maris, elles le doivent bien plus devant les docteurs et les Pères, et dans l’assemblée des fidèles. Mais si elles ne parlent point, direz-vous, et si elles n’interrogent point, pourquoi seront-elles présentes ? Pour entendre ce qu’il faut, quant aux choses dont elles doutent, elles doivent l’apprendre chez eux de leurs maris. C’est pourquoi il a ajouté : « Si elles veulent apprendre quelque chose, qu’elles interrogent chez eux leurs maris « (35) ». Or, si elles ne doivent pas interroger, il leur est bien plus défendu encore de parler. Et pourquoi les a-t-il soumises à une si grande sujétion ? parce que la femme est faible, inconstante et légère. C’est pourquoi il leur a donné leurs maris pour docteurs, rendant ainsi service aux uns et aux autres. Il a rendu les femmes réservées et les hommes attentifs et soucieux de pouvoir répéter exactement devant leurs, femmes ce qu’ils ont entendu. Comme elles se faisaient une gloire de parler en public, il leur dit tout le contraire : « Il est honteux pour une femme de parler dans l’Église ». Il l’a prouvé d’abord par la loi de Dieu, ensuite par le sens commun et l’usage, comme il leur disait aussi, quant à leurs cheveux : « N’est-ce pas la nature même qui vous l’enseigne ? » (1Cor. 11, 14) Et partout chez lui vous trouverez cette habitude de leur inspirer la pudeur, en s’appuyant, non sur les